Le gouvernement qui donnait la nette impression d’être débordésur tous les côtés par les syndicats autonomes de la santé et de l’éducation,en grève depuis des semaines, semble reprendre graduellement la situation en main. Le fait est que les langues se délientet le ton se fait se plus en plus menaçant à l’égard des grévistes.
Après l’initiative du ministre du Travail qui a « convoqué »les représentants de tous les syndicats autonomes de la fonction publique et les a misen garde contre les conséquences de leurs actions sur le pays, son collègue del’intérieur a pris lui aussi la parole aujourd’hui pour apporter du sien.Profitant de l’inauguration du salon international de la sécurité routière ausiège de la SAFEX, Noureddine Bedoui a appelé les protestataires a privilégierle dialogue mais a brandi la menace si nécessaire pour «préserver la stabilité».
«Cette stabilité, que nous devons à la politique deréconciliation du président Bouteflika, beaucoup de parties nous l’envient,c’est la raison pour laquelle je demande aux citoyens d’en prendre conscienceet de bien mesurer son importance »,souligne Noureddine Bedoui sur un ton clairement ferme.
«Attention à l’utilisation de la tension sociale ! Card’aucuns veulent porter atteinte à la stabilité et au calme de l’Algérie ;laissez-nous utiliser les forces de sécurité pour la défense du pays mais leslois de la république sont au- dessus de tous et s’appliqueront en touterigueur pour défendre cette stabilité et éviter au pays le retour à un passédouloureux», met en garde le premier policier du pays.
La veille, ce fut le président de l’APN, Said Bouhadja qui atenté une médiation en recevant une délégation des médecins résidents à sonbureau à l’hémicycle. Bien qu’il ait expliqué qu’il n’avait pas de prérogativespour régler les problèmes posés, Bouhadja a sans doute voulu faire baisser unpeu la tension à travers son geste. Mais il semble que le gouvernement aitdécidé de se montrer plus ferme face aux initiateurs de ces mouvements sociauxqui commencent à en faire trop.
Plus de fermeté
En effet, le même Bouhadja s’est montré moins engagé aujourd’huien glissant qu’il ne pouvait pas se substituer aux ministres concernés par cesconflits. Les chefs des groupes parlementaires des partis de l’allianceprésidentielle, sans doute missionnés par leurs directions, sont montés aucréneau pour appeler le gouvernement à ne pas céder au «chantage» desgrévistes. Les groupe parlementaires du FLN, du RND, du TAJ, du MPA et les indépendants ont dans uncommuniqué rendu public aujourd’hui réitéré leurs soutiens aux positions dugouvernement en estimant que «les mouvements qui secouent certainssecteurs ont pris une orientation injustifiée, bien que l’exercice du droitsyndical soit garanti par la Constitution».
Comme on le voit bien, il y a une sorte de redéploiement desautorités et des forces qui gravitent autour d’elles dans le souci évident dereprendre la main, et pourquoi pas, amener les protestataires à de meilleurs sentiments ou alors lesdiscréditer aux yeux de l’opinion publique. Sans doute que le gouvernements’est rendu compte qu’il s’est trompé de stratégie en envoyant seuls au charbonBenghabrit et Hasbellaoui qui ont échoué à gérer la situation. Mais la questionreste entière : va-t- il réussir à éteindre ces foyers de tensions qui sentent très mauvais ?