De nombreux algérois, travailleurs, étudiants... sont arrivés aujourd’hui en retard au travail. Et pour cause une grève surprise des travailleurs de l’ETUSA a immobilisé toute la flotte de bus de cette entreprise. Place des Martyrs, place du 1er mai, place Audin, les bus sont alignés à la queue leu leu portes fermées alors que leur conducteurs sont en discussions animées avec les usagers partagés entre colère et fatalisme.
« Nous ne sommes par contre le droit à la grève pour réclamer leurs salaires, mais ils auraient du informer la veille pour ne pas pénaliser le citoyen qui est toujours la seule victime » se plaint Said. S qui a l’habitude de prendre la ligne Grande poste-Bouzaréah où il travaille comme agent de sécurité à l’université.
Les grévistes ont aussi leur propre raison. « Nous sommes aujourd’hui le 11 novembre et nous n’avons pas encore reçu la paie du mois d’octobre, vous trouvez cela normal », fulmine un conducteur ». « Avec une paie de misère et ils trouvent(les responsables) le moyen de la verser en retard, nous sommes des pères de familles pour la plupart, on va faire la manche à Alger pour nourrir nos familles ? », interroge t-il encore.
Mohamed qui a derrière lui « plus de trente ans de boite » tire à boulets rouges sur les responsables. « Ce sont des incompétents, ils veulent couler l’ETUSA pour la donner au dinar symbolique au privé » accuse t-il en dénonçant aussi des syndicalistes « achetés par la Direction générale ». Cette direction est injoignable.
C’est son attachée de communication, Samira Djaâfri, qui s’est fondue d’un communiqué diffusé via l’APS. "Nous tenons à rassurer les travailleurs que la paie du mois d'octobre a été virée ce matin. Par conséquent, nous leur demandons de rejoindre leurs postes de travail", a-t-elle déclaré.
Elle a rappelé que les travailleurs percevaient, auparavant, leur paie les 22 et 23 de chaque mois, mais que cette date a été revue et les salaires sont virés actuellement le 10 de chaque mois.
A l’heure où nous mettons en ligne, les bus sont toujours immobilisés. Cette grève fait suite à d’autres qui ont déjà été observées par les travailleurs de l’ETUSA, une entreprise en proie à des turbulences à répétitions, à cause des problèmes de trésorerie, de gestion...En dépit des multiples enveloppes versées par l’Etat pour la sauver du naufrage, cette entreprise a du mal à tenir la route.