Cela fait une semaine depuis que le gouvernement Tebboune est nommé, mais pour l’heure c’est le silence radio quant à son plan d’action, et que c’est plutôt l’abracadabrantesque « affaire Benagoun» qui a polarisé l’intérêt de l’opinion. Alors que cette affaire est loin d’avoir livré tous ses secrets, l’on se demande pourquoi le ministre démis de sa fonction n’a pas été encore remplacé.
Y a t-il des tractations ? Le portefeuille reviendra-t-il toujours au MPA (on en doute fortement) en sa qualité de membre de la coalition présidentielle ? Toujours est-il que le poste est vaquant. Un état de vacance qui touche aussi quatre wilayas, Tlemcem, Oran, Blida et Annaba dont les walis viennent d’être promus au rang de ministres.
Si les départements à la tête desquels ces quatre walis sont nommés vont profiter de leur expertise, les wilayas qu’ils ont quittées risquent d’en pâtir, surtout qu’il ne s’agit pas de n’importe quelles wilayas. Le ministère de l’Intérieur se doit de procéder à leur remplacement en privilégiant, la promotion interne, de préférence les SG, les DAL et les DRAG qui ont été des collaborateurs des quatre walis promus.
A ce propos, il faut peut être rappeler l’état de paralysie connu par les wilayas de Ain Temouchent, Relizane et surtout d’Annaba, restées pendant de longs mois sans chefs d’exécutif. Le même constat est valable pour la Sonelgaz, une grosse boite dont le PDG, Mustapha Guitouni, a rejoint le gouvernement pour succéder à Noureddine Boutarfa à la tête du ministère de l’Energie. Est-il possible de voir ce dernier faire le mouvement inverse, c’est à dire retrouver son ancien poste de PDG de Sonelgaz ?
Une chose est cependant sure : la fin de sa mission à la tête du ministère de l’Energie a manqué de tact et d’élégance, ayant appris de la bouche même de ses homologues qu’il n’est plus ministre, alorsqu’il était en plein tractations pour la préparation du prochain sommet de l’OPEP, un rendez-vous d’une extrême importance pour les pays producteurs de pétrole et en particulier pour l'Algérie.
Autre DG promu, Mourad Zemali qui hérite du Département du Travail en remplacement de Mohamed El Ghazi laisse derrière lui l’ANSEJ, qui comme chacun le sait, est le fer de lance de la politique d’emploi chez les jeunes. La nomination rapide du successeur de Mourad Zemali est une nécessité dictée par la spécificité de cette institution qui a besoin de stabilité.
En un mot, les parties concernées seraient bien inspirées de procéder sans perte de temps au remplacement de ces responsables élevés au rang de ministre, grâce à leur performances et éviter une longue période de vacuité propice à toutes sortes de flottement.
Autant ses nouvelles nominations sont attendues, autant le maintien de certains responsables, qui sont en poste depouis des dizaines d'années posent des questions. Ainsi en est-il de secrétaire général du Gouvernement, Ahmed Noui qui a survécu à tous les changements depuis presque vingt ans. Ou que dire de quelqu’un comme Abdelhamid Melzi, lui aussi inamovible directeur général de la Résidence de Club des pins depuis des décennies, alors que son départ est maintes fois annoncée dans la presse.
Pourtant l'Algérie regorge de cadres compétents pour prendre la succession et ils existent dans toutes les wilayas du pays et pas seulement à Alger. Il suffit juste de leur faire confiance.