Nouveau rebondissementdans la sulfureuse affaire du «Fioul défectueux» qu’aurait livré Sonatrach enmars dernier à Electricité du Liban.
La justice libanaise a en effet émis mardi un mandat d’arrêt contrele représentant de la compagnie Sonatrach au Liban, Tarek Faoual, ainsi queplusieurs employés de la société libanaise d’inspection (PST) selon le journal local « L’Orientle Jour.
Ce mandat d’arrêt, émis parle premier juge d’instruction du Mont-Liban, Nicolas Mansour, fait suite auxrésultats d’une enquête sur deux cargaisons de carburants destinés à Electricité du Liban (EDL) etconvoyés par Sonatrach, a été actionné après une note d’information d’un avocat.
Suite à quoi, laprocureure générale près la cour d’appel du Mont-Liban, Ghada Aoun, avait lancélundi une enquête concernant un navire de transport de carburant qui seraitchargé de fuel non-conforme, destiné à être livré aux centrales électriqueslibanaises. Le carburant se trouvant à bord du navire Aspo a été jugédéfectueux après des tests menés par des laboratoires libanais, selon la chaînelocale d’informations LBCI.
Des sources médiatiquesrapportent même que le ministre libanais de l’Énergie et de l’Eau, Raymond Ghajar,se serait entretenu avec l’ambassadeur algérien au Liban, Abdelkrim el-Rakaybi, àpropos de cette fumeuse affaire qui sent trop l’odeur des pots-de vin.
Aussitôt après ladécouverte de cette affaire, début avril, une série de mandats d’arrêt a étéémise contre plusieurs personnes dont le représentant de Sonatrach au Liban.
L’ambassadeur d’Algérie saisi
De même qu’une bonnebrochette de hauts responsables libanais ont été interrogés par le juge Mansourà l’instar du directeur général du ministère de l’Énergie, chargé desinstallations pétrolières, Sarkis Hleiss, du directeur de ZR Energy DMCC, Teddy Rahmé, de son directeur exécutif IbrahimZouk et du directeur des appels d’offre Georges Saneh, ont été interrogés par lejuge Mansour et le seront une deuxiume fois lundi prochain, selon LBCI.
De même que les deuxanciens ministres de l’Énergie, Nada Boustani et Mohammad Fneich, le directeurgénéral d’EDL Kamal Hayek et l’ingénieur Yehya Maouloud seront interrogés aujourd’huimercredi par le même magistrat.
Sonatrach qui estdirectement concernée a réagi le 26 avril dernier, via sa filiale SonatrachPetroleum Corporation (SPC) en réfutant « totalement » l’implicationde l’un de ses cadres dans un différend étudié par la justice libanaise,précisant que le mis en cause (Tarek Faoual) n’est qu’un «agent maritimeindépendant».
« SPC réfutetotalement les allégations inexactes et mensongères sur l’implication d’un hautcadre de Sonatrach dans cette affaire et informe que la personne entendue parla justice libanaise, est un agent maritime indépendant, œuvrant pour le comptede SPC », fait savoir la même source dans un communiqué diffusé parl’agence APS.
La filiale de Sonatrachqui tient à préserver le contrat la liant au ministère libanais del’électricité et de l’eau pour fournir du gazole et du fioul à EDL, a rassuréqu’elle était en contact avec ce dernier pour «essayer de résoudre la situation au plus vite (…) et que la situationsera vraisemblablement et définitivement résolue d’ici peu ».
Ces précisions vont-elles suffire pour clore cettesulfureuse affaire dont Sonatrach se serait passée volontiers ?