Le professeur Chemseddine Chitour,président du Laboratoire de Valorisation des Hydrocarburesest loin d’être emballé par la perspective de l’exploitation du gaz de schiste,comme annoncé dimanche par Ahmed Ouyahia à Arzew.
Invité mardi matin à la radio,cet expert a exprimé des inquiétudes sur «les risques environnementaux» duprocédé technique de la fracturation hydraulique de la roche ainsi que l’utilisationde produits chimiques qui pourraient, selon lui, polluer la nappe albienne.
Le Pr déplore aussi que lesautorités algériennes « cèdent aux modes », au lieu d’avoir unevision énergétique globale, «un modèle énergétique» à long terme constituéautour d’un «bouquet énergétique» qui comprend aussi l’éolien, l’hydrique, lesolaire, à côtés des énergies fossiles.
Si l’Algérie possède la troisièmeréserve mondiale de gaz de schiste, après la Chine et l’Argentine, selon le PrChitour qui fait référence à une étude américaine, une éventuelle exploitationdu gaz de schiste doit d’abord passer par une véritable évaluation des potentialitésen réserves, dit-il.
En parlant des prix de l’énergie,Chemeddine Chitour plaide pour un retour progressif à la réalité des prix,considérant que la situation actuelle est intenable.
Il propose à ce propos l’instaurationd’une «carte carburant» comme cela se fait déjà dans certains pays, de fàçon àpousser le citoyen à rationnaliser sa consommation.
Cela aura pour effet de mettre un terme au phénomènedes « Hallabas », les trafiquants du carburant aux frontières Est etOuest, estime le Pr qui affirme aussi que «un quart du carburant vendu enTunisie provient de l’Algérie »
Au sujet de l’appel auxentreprises étrangères pour l’exploration des champs pétrolier, le président deLaboratoire de Valorisation des Hydrocarbures, plaide pour une formation des ingénieurset des techniciens tout en déplorant la fermeture de l’Institut Algériendu Pétrole (IAP).