Algérie 1

Icon Collap
...

Exclusif : Said Bouhadja prochain président de l’APN

21-05-2017 10:47  Khidr Ali

Said Bouhadja, député de Skikda, un des caciques antédiluvien du FLN, sera le futur président de l’APN, a appris en exclusivité Algérie1 de bonnes sources. Le choix a été acté hier au terme de longues tractations au niveau des centres décisionnels.

Le choix de Said Bouhadja, 78 ans, non seulement il est surprenant, mais il vient surtout à contre-courant du discours sur le rajeunissement et le passage de témoin à la génération post indépendance.

Un des éléments de langage du secrétaire général du FLN Djamel Ould Abbès tout au long de la campagne électorale, était justement la transmission du flambeau à la nouvelle génération, appelée à entretenir la flamme de la Révolution

Avec la nomination d’un dinosaure comme Said Bouhadja, proche du général à la retraite Mohamed Médiène alias Toufik, il est même permis de parler, non pas de transmission du flambeau, mais de confiscation de ce dernier par cette génération qui veut mourir au pouvoir.

Que devient encore le célèbre discours du président Bouteflika à Sétif qui admettant sagement que la génération de l’indépendance avait fait son temps, employant l’expression populaire «Tab Djnanha » ? 

Pourtant, ce ne sont pas les cadres de valeur qui manquent au FLN. Tahar Khaoua, dont le nom a été évoqué pour succéder à Ould Khélifa, fait partie de cette jeune génération qui conjugue à la fois la compétence intellectuelle (docteur en sciences politiques) et l'expérience politique, puisqu'il a été chef de groupe parlementaire, ensuite ministre. Qui plus est, répond au mystérieux critère de l’équilibre régional , puisqu’il est originaire de Batna, même s’il est élu sur la liste d’Alger.  

Le nom de Mme Eddalia a été également avancé pour être la première femme en Algérie à prendre le perchoir, une option qui découlait en droite ligne de l’esprit de la nouvelle constitution, qui inscrit dans le marbre la promotion politique de la femme, selon la volonté du président Bouteflika.

Finalement, ni rajeunissement, ni féminisation, ni changement, ni quoi que ce soit, les décideurs ont choisi de faire du neuf avec du vieux. Un choix qui est tout à fait à l’avenant de la campagne électorale marquée par un jeu de coulisse sordide, de l’argent sale qui a coulé à flot, dont ont fait les frais de vrais militants du FLN, 

Mais quel message, ceux qui ont pris la responsabilité (ou l’irresponsabilité) d’acter ce choix veulent-ils envoyer aux algériens qui s’attendent, à l’occasion de ces législatives à une rupture dans les hommes et les pratiques, à un vent de fraîcheur ?  

Une chose est cependant sûre : ceux qui ont boycotté, (les deux tiers de la population) ont raison de l’avoir fait et peut être même que ceux qui ont voté ont regretté de s’être déplacés jeudi 4 mai au bureau de votre. L’immobilisme et l’inertie auront donc triomphé.    



Voir tous les articles de la catégorie "A la une"