Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a accordé un entretien à la chaîne de télévision qatarie "Al-Jazeera", attendu mardi soir, et dans lequel il a abordé des questions nationales, régionales et arabes, notamment le dossier libyen et la question palestinienne, a annoncé la chaîne.
Le président de la République a également évoqué le Hirak authentique béni qui "a sauvé l'Algérie d'une véritable catastrophe ayant failli anéantir l'Etat", et qui a "triomphé par son pacifisme".
Sur le plan politique, le Président a estimé que l’Algérie s’est affranchie définitivement de l’islamisme politique et que "le courant islamiste actif actuellement sur la scène politique sont différents des islamistes dans d'autres pays".
Concernant la relation entre les deux institutions de la Présidence de la République et l'Armée nationale populaire (ANP), le Chef de l'Etat considère que « la relation entre l’Armée et la Présidence est une relation normale», précisant que l’ANP est « une institution constitutionnelle qui sacre la Constitution », a-t-il relevé appuyant que « la stabilité est pérenne grâce à l’ANP ».
Tripoli était une ligne rouge
Concernant la crise libyenne, le président de la République a rappelé la position de l'Algérie qui "refuse que Tripoli soit la première capitale africaine et maghrébine occupée par des mercenaires", ajoutant que l'Algérie "allait intervenir d'une façon ou d'une autre" et "n'allait pas rester les bras croisés".
"Quand l'Algérie a dit que Tripoli était une ligne rouge, elle l'était vraiment et les concernés ont saisi le message", a-t-il affirmé, poursuivant que "l'Algérie est porteuse du flambeau des causes justes comme le Sahara Occidental, la Palestine et tous les pays oprimés", raison pour laquelle, appuit-il, on veut étouffer sa voix et cela n'arrivera jamais.
Soulignant que l'instabilité de la Libye a eu des répercussions sur la situation au Mali et au Sahel, le Président Tebboune a fait état de "caravanes chargées d'armes lourdes et légères repérées par satellites en direction de la région du Sahel sans être interceptées".
"De tels actes avaient pour objectif de cerner l'Algérie pour faciliter son infiltration et c'est pourquoi nous oeuvrons à renforcer davantage notre armée", a ajouté M. Tebboune qui précise que les dernières manoeuvres militaires visaient à "assurer l'état prêt des troupes en cas d'urgence".
Palestine : " la position de l’Algérie est immuable"
S'agissant de la question palestinienne, le Chef de l'Etat a soutenu que "la position de l'Algérie est constante, imprescriptible et immuable".
Rappelant l'accord conclu dans le cadre de la Ligue arabe sur la base du principe de "la terre contre la paix" qui prévoit l'établissement de l'Etat de Palestine comme préalable à la paix, il a souligné qu'"il n'y a hélas aujourd'hui ni paix ni terre", d'où les interrogations sur l'utilité de la normalisation.
"Nous n'avons pas de problème avec le Maroc"
S'exprimant sur les relations algéro-marocaines, le Chef de l'Etat a rapporté que "nous n'avons pas de problème avec notre voisin le Maroc mais, c'est le Maroc qui a des problème avec nous", rappelant que le dossier sahraoui est sur la table du Comité onusien de décolonisation depuis quatre décennies déjà et que l'ONU considère le Sahara Occidental un territoire occupé.
Sur le registre des relations algéro-françaises, le Président a dit qu’il y a en France trois lobbies qui ne s’entendent pas entre eux dont le premier est celui des pieds noirs qui ont quitté l’Algérie à l’indépendance tout en léguant leur rancoeur à leur descxendants, le deuxième est le prolongement de l’armée secrète française (OAS) et le troisième est fait d’Algériens qui ont choisi de se ranger du coté français.
Pour ce qui est de l'éditorial du journal "Le Monde" sur l'Algérie, le Président Tebboune a déclaré que l'Algérie dont parle ce journal "n'est pas l'Algérie que nous connaissons".