L'ancien président directeur général du géant mondial du ciment, l'entreprise français Lafarge sera entendu, mercredi prochain, par la justice en France dans le cadre de l'enquête sur les liens troubles entre cette firme et Daech en Syrie.
Bruno Lafont, puisque c'est de lui qu'i s'agit, pourrait même être placé en garde à vue avant d’être présenté aux juges ce 6 décembre, selon le journal français Le Parisien.
Pour rappel, l’enquête en question diligentée à la suite d’une plainte de Bercy pour financement d’entreprise terroriste et mise en danger de la vie d’autrui, cherche à déterminer si le cimentier a, en 2013 et 2014, versé de l’argent, via des intermédiaires, à des groupes djihadistes, dont Daech, pour protéger son usine de Jalabiya, dans le Nord de la Syrie.
Lafarge est aussi soupçonnée d’avoir acheté du pétrole à des factions armées pour continuer à faire fonctionner ses installations, quand Total et d’autres multinationales quittaient la zone de conflit.
Un rapport du Service national français de douane judiciaire (SNDJ), au terme de nombreuses auditions de cadres de Lafarge dans le cadre de cette enquête, révèle que la direction de cette firme avait "validé" le versement d’argent aux djihadistes "en produisant de fausses pièces comptables". Des fonds qui se montaient pour Daech jusqu’à 16 800 € par mois.