Sa réaction était très attendue. Louisa Hanoune qui avait soutenu publiquement l’ex Premier ministre lors de l’adoption de son plan d’action auparlement, n’a pas mâché ses mots. Elle ne semble pas croire un mot de ce quepromet de faire Ouyahia et glisse que le limogeage de Tebboune va dans lemauvais sens. «La sérénité ne se décrète pas. Ce n’est pas un slogan creux.Elle doit être le résultat de politiques sociales au service des intérêts de lanation», tempête aujourd’hui la patronne du parti des Travailleurs (PT) àl’ouverture de la réunion du bureau politique.
Il est clair que cette réplique sèche s’adresse au nouveau Premier ministre qui,jeudi dernier, avait appelé à la sérénité au terme de sa réunion avec lespartenaires de la tripartite.
Usant de l’ironie, Louisa Hanoune retourne à Ouyahia ses propresarguments, lui reprochant implicitement de «rouler» pour les hommesd’affaires. «L’Algérie est un État de droit qui s’est doté de tous lesinstruments juridiques pour combattre toute atteinte à la loi, en s’appuyantsur une justice indépendante. Cependant, cette tâche consiste à œuvrer àl’application des lois, y compris dans le domaine économique avec toutel’efficacité voulue, mais aussi dans la sérénité et la quiétude et non ensemant le trouble et la confusion», a-t-elle attaqué.
De «trouble etconfusion», Louisa Hanoune faisaitsûrement allusion au limogeage d’Abdelmadjid Tebboune qui, d’après elle,constitue une victoire de «l’oligarchie minoritaire qui profite des marchéspublics». (…) la sérénité ne peut être garantie par la satisfaction desambitions d’une infime minorité», tonne-t-elle.
En exprimant son scepticisme sur la gouvernance d’Ouyahia, LouisaHanoune ne s’est pas privée de rendre presque un hommage à sonprédécesseur bien qu’elle souligne son appartenance au régime. «La courte période du gouvernement de M. Tebboune prouve qu’unresponsable peut changer la situation, abstraction faite de la nature du régime», regrette la patronne du PT.
En creux, Louisa Hanoune reproche à Ouyahia sa velléité de ne pasprojeter les affaires de corruption sur la place publique contrairement d’aprèselle, à Tebboune, qui avait pris l’opinion à témoin. Pour la patronne du partides travailleurs, la «lutte contre la dilapidation de l’argent public et lacorruption doivent être publique».
De la même manière qu’elle exprime son opposition auxintentions d’Ahmed Ouyahia en se basant sur ses politiques passées. «Lesautorités doivent abandonner la politique d’austérité. Elles ne doivent pass’attaquer au secteur public et elles ne doivent pas également revenir aux privatisations.» conclut la première dame du PT.