Les élections locales du 23 novembre,en attendant l’examen des recours au niveau du Conseil constitutionnel, ontabouti à la reconduction du statu quo politique, au sens où le FLN et le RND,les deux pieds du pouvoir, ont remporté la majorité des sièges des APC et desAPW.
Pour autant, le scrutin de jeudia indiscutablement enfanté quelques surprises de taille. A l’image du parti ElMoustakbel de Abdelaziz Belaid, avec pas moins de 741 communes et 13 siéges auniveau des APW. Ce résultat permet au parti de l’ex patron du syndicat étudiant,d’obédience FLN, de conforter sa position par rapport aux législatives.
Comment expliquer la réussite de ce jeuneparti qui devient la troisième force politique avec 71 municipalités réparties,à travers le territoire ; ce qui lui confère un ancrage national.
Le scrutin de jeudi porte aussi,d’une certaine façon sur la percée historique du FFS dans la capitale qui vadésormais diriger pas moins de septcommunes, Ain Bénian, Bologhine, Bab El Oued, Oued Koreich, El Magharia, BabEzzouar et surtout la très emblématique Bordj El Bahri, un bastion historiquedu FLN.
Au registre des surprises, il y alieu de relever l’exploit politique de Abdelhakim Bettache, dont la liste « Laperle d’Alger » a réussi à damer le pion aux grosses écuries, comme le FLNet le RND, dans une commune aussi emblématique qu’Alger centre. En quittant finalementle MPA, le maire d’Alger-centre a fait le bon choix. Sa campagne de proximité,son corps à corps avec les populations algéroises aura payé.
Fortune tout à fait inverse pourson ex parti, qui n’est plus la troisième force politique du pays. En effet,le MPA accuse un recul en termes de voix par rapport aux législatives du moisde mai.
Mais les grands perdants de ce scrutin,en plus des islamistes (voir notre article), ce sont bien ce qu’on peutconsidérer comme « les poids lourds » de l’opposition le PT et le RCDdont l’audience s’érode au fil des consultations électorales, laissant desplumes mêmes dans leurs fiefs historiques.
Le cas du RCD qui perd l’APC deTizi-Ouzou au profit du dissident Ouahab Ait Menguelet, qui prend ainsi sarevanche sur le parti qui l’avait « humilié » lors de la confectiondes listes des législatives.
En attendant l’examen desrecours par le Conseil constitutionnel, dont, généralement, les verdicts ne changentpas substantiellement les équilibres, la balle est dans le camp des partis quidoivent digérer ces résultats. Et pour les grands perdants de procéder à des lecturesintrospectives à et des remises en cause douloureuses.