Louisa Hanoune était, dimanche soir, l’invité du rendez-vous politique hebdomadaire de l’ENTV, dans le cadre de lacouverture médiatique des élections locales par les média publics.
Même en ayant mis un peu derondeur dans son propos, sans doute pour ne pas trop gêner l’animatrice, lapatronne du PT a néanmoins réussi à passer son message politique en dressant unconstat sans appel de la situation politique, économique et sociale du pays,allant jusqu’à annoncer une "explosion."
« Comment voulez-vous que les citoyens participeront massivement aux élections du 23 novembre prochain quandon leur annonce des mesures anti sociales qui vont toucher leur niveau de vie, jepense que la participation sera plus faible que celle des dernièreslégislatives », prédit-elle, ajoutant qu’ « avec cette politique on va droit dans le mur. »
Une autre raison est mise enavant par Louisa Hanoune pour étayer son pronostic sur l’abstention, à savoirque « les candidats ne se bousculent pas au portillon, car il s’agit pourceux qui seront élus de gérer, la colère citoyennes, la pauvreté ».
Inversement, elle estime que les tensions qui marquent la confection des listes au FLN et au RND a pour origine le désir des candidats de servir leur intérêts personnels et ceux de leurs parrains et non l'intérêt public. Et d’ajouter à ce propos que lesélus locaux « n’ont aucun pouvoir de décision, ils sont sous la tutellehégémonique du chef de Daira qui est le véritable décideur. »
La patronne du PT est revenueaussi sur l’argent sale qui a marqué, selon elle, les dernières consultations électoralesdepuis 2012. « En 2011 le président Bouteflika avait annoncé des réformespolitique profondes, dont la lutte contre la corruption, mais paradoxalement, c’estdepuis cette date que la Chekara a pris des proportions qui remettent en cause jusqu'à la légitimité des institutions. »
L’oligarchie, une des invariantsde son discours politique, est évoquée par Louisa Hanoune pour apporter uneprécision de taille, à savoir qu’elle n’est pas contre les patrons desentreprises privées qui gagnent proprement leur argent, qui ne fuient pas le fisc. « Pour moi l’oligarchie, cesont ces individus, ces groupes familiaux compradores qui ont pris des prêtsbancaires sans jamais les rembourser, ce sont ceux qui prennent des marchés degré à gré, ce sont aussi les barons du commerce extérieur qui ont bâti desfortunes avec les surfacturations. Ces compradores ontactuellement des prolongements dans les institutions politiques, ils participentà la prise de décision », dénonce t-elle.
Louisa Hanoue, conteste aussi l’utilisationpar le pouvoir de la tension politique régionale pour faire peur au peuple, pour empêcherl’expression des libertés démocratiques. A ce propos, elle cite l’interdictiondes manifestations publiques, notamment à Alger, et dénoncé aussi l’interdictiondes cafés littéraires de Béjaia.