Décidément, à chaque fois qu’OuldAbbès prend la parole, il commet une bévue ou provoque la polémique. Cette «règle» s’est encore une fois vérifiée ce week-end, quand le secrétaire général du parti FLN s’est laisséaller à des commentaires hasardeux à propos de la présidentielle de 2019.
«Le candidat à l’électionprésidentielle de 2019 sera issu du FLN» a lancé, sûr de lui, Djamel OuldAbbès, à l’issue d’une réunion qu’il a tenue vendredi avec les Mouhafedh de sonparti. Enfonçant un peu le clou, il osera même un retentissant : «le FLNc’est l’Etat !».
Voilà donc le genre dedéclarations qui révulsent l’opinion publique et la classe politique en ce sensqu’elle disqualifie par anticipation toute compétition et tout suspense del’élection présidentielle. Evidemment dans l’esprit d’Ould Abbès le «candidatdu FLN» va gagner immanquablement.
S’il s’est gardé cette fois deciter le nom du président Bouteflika comme virtuel cavalier de son parti, il ena profité pour glisser un message subliminal à Ahmed Ouyahia, l’invitant à nepas rêver.
En effet, soutenir que le futurprésident sera issu du FLN exclut automatiquement le chef du RND. Mais plusencore, Djamel Ould Abbès enlève maladroitement tout intérêt à cette échéanceen tranchant ainsi ses résultats.
C’est quelque part une invitationaux partis politiques qui voudraient s’engager de ne pas le faire. Pis, cegenre de propos risque d’alimenter la méfiance des électeurs qui vont se direque la messe est dite et qu’il n’est pas utile de croire à un changement parles urnes.
Djamel Ould Abbès qui nous ahabitués à ses bourdes, a en quelque sorte mis entre parenthèse le libre choixdu peuple, alors même que la désaffection populaire et le contexte vicié luicommandent plus de retenue. Ses propos ne sont d’ailleurs pas tombés dansl’œil d’un sourd puisque le chef du MSP, Abdelmadjid Menasra a dénoncéaujourd’hui la volonté d’Ould Abbès d’imposer sa «tutelle sur le peuple».
«Qu’est-ce que cela voudraitdire ? Qu’il n’est pas utile de participer à la prochaine présidentiellepuisque le gagnant sera le candidat du FLN ? », s’interroge lechef du parti islamiste.
C’est dire que le Secrétairegénéral du parti FLN a une nouvelle fois raté une belle occasion de se taire,alors même que le président et le gouvernement tentent vaille que vaille derassurer sur la capacité de l’Etat à surmonter la crise financière. Et réunirles conditions d’une élection présidentielle ouverte et transparente.