Le ministère de l’Education a enfin décidé de tendre l’oreilleaux cris de colère des parents d’élèves qui n’ont cessé de dénoncer depuis dessemaines le comportement mercantile de certains directeurs et directrices d’écoles privées qui exigent lepaiement rubis sur ongle du troisième trimestre,alors que les cours ont cessé depuis le 12 mars, suite à la décision des autorités defermer les écoles, pour cause de crise sanitaire.
Dans un communiqué rendu public dimanche, le ministèrede l’Education a décidé, en effet, demettre en place « une commission d’enquête, après avoir reçu desorganisations des parents d’élèves des réclamations dénonçant des pratiques arbitraires etabusives », précise le communiqué.
Cette commission mixte, ministère Education/Ministèredu Commerce est mise en place avec pour mission de « vérifier lesconditions pédagogiques et commerciales » dans lesquelles se déroulentles enseignements dans ces écolesprivées dont les propriétaires, parfois étrangers à l’Education, ne sont animésque par le souci du gain facile, loin des considérations pédagogiques etéducatives qui sont la vocation premièrede l’Ecole.
Il faut se féliciter de la décision des autorités de mettre en place cette commission mixte ,même tardivement, afin de voir de plus près cette scabreuse affaire de versement exigéaux parents d’élèves pour un troisième trimestre qui n’a jamais eu lieu ; mais il est plus que jamais souhaitable qu’elle (lacommission) puisse poursuivre son travail pour investiguer en profondeur surces écoles privées, devenues (hélas !), synonyme de mercenariat où les notesdes élèves se vendent aux plus offrant des parents.
Pire, la vente des notes qui est de notoriétépublique, dans un pays frappé de déliquescence morale généralisée, les personnelsenseignants et administratifs, non seulement ne sont pas déclarés à la Sécurité sociale, comme l’exige la loi, mais ils sont soumis souvent à des volumes horaires abusifs, bien au-delà des normes fixées par le ministère de l’Education, sansbénéficie pour autant d’heuressupplémentaires, ce qui est un droit.
Dans certaines écoles, « l’esclavagisme »,car c’est bien de cela qu’il s’agit, est poussé à l’extrême vis-à-vis des enseignants à quion fait signer, à la rentrée scolaire un document dans lequel ils renoncent « volontairement »,au droit au salaire pendant les périodes de vacances !
Faut-il rappeler en outre que dans ces écoles, devenus des lieux d’affairismevulgaire, l’enseignant est souvent humilié, voire agressé verbalement etparfois même physiquement au su et au vu de l’Administration plus encline à donner souvent raison aux caprices de l’élève (quipaie en espèces sonnantes et trébuchantes) qu’à l’enseignant venu pour quémander un emploi.
Bien sur qu’il ne s’agit pas ici de faire le procès des écoles dont l’apport est utile à l’école publique, mais encore faut-il que leministère de l’Education profite de cette opportunité, pour leur imposer une bonne fois pour toutes lerespect des règles pédagogiques, des conditions de sécurité des élèves et desdroits sociaux des salariés.