L’affaire commence à irriter sérieusement les politiqueset les médias marocains du makhzen : Les autorités espagnolesenvisageraient d’accorder aux ressortissants algériens des visas d’entrée valablesuniquement dans le territoire de Melilla, cette enclave espagnole située dans leRif oriental du royaume du Maroc.
En effet, ayant subi de plein fouet la décision de Rabatde fermer sa frontière commerciale avec Melilla au mois d’aout 2018, Madrid songeraità relancer cette région autonome dépendant de Malaga en ouvrant ses portes auxalgériens.
C’est du moins ce qu’a laissé entendre Youssef Kaddour,président de la Commission islamique «Ennour» après sa rencontre, la semainedernière avec la présidente de « Maison Algérie», Houria Sehli à Valence.
«Nous lui avons proposé la création d’une voiecommerciale entre l’Algérie et Melilla et l’accueil d’imams algériens pourdonner le prêche du vendredi en castellan (…) elle a montré son appui total ànos proposition», a-t-il déclaré selon le journal «Melilla Hoy».
Mieux encore, Youssef Kaddour a révélé que lesdiscussions avec la responsable algérienne ont également porté sur «unepossible visite d’un représentant de l’ambassade de l’Algérie à la ville dontla date n’a pas encore été fixée».
Il annonce dans cette optique une autre rencontre avecHouria Sehli à Malaga pour ficeler le projet et examiner d’autres dossiers decoopération.
Il n’en fallait pas plus pour que les médiasmarocains montent au créneau pour accuser Youssef Kaddour de vouloir vendre lesmosquées de Melilla à l’Algérie.
«Ils disent (les médias marocains NDLR) que nous voulonsvendre les mosquées à Alger. Ce qui est faux. Nous ne sommes pas, d’ailleurs,les propriétaires des lieux de culte mais ils appartiennent au gouvernement», a-t-il souligné.
Et Youssef Kaddour de réitérer son «rejet total» desprêches des imams marocains en arabe. «Nous sommes des Espagnols. Nousdemandons à écouter des sermons dans notre langue».
Ceci étant dit, les différents groupes politiques àMelilla voient d’un bon œil cette rencontre entre Youssef Kadour et HouriaSehli mais aussi la perspective que leur ville s’ouvre aux algériens voulant yinvestir selon des sources locales.
Notons qu’outre sa casquette de président de laCommission islamique «Ennour», Youssef Kaddour est à la fois président d’uneimportante association de commerçants et secrétaire général du Parti coalitionlibérale de Melilla.
L’Algérie va-t-elle donc prendre pied à Melilla au nez età la barbe du makhzen ?