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Des appels à la grève générale pour déstabiliser l'Algérie

27-12-2016 11:45  Khidr Ali

Le président Abdelaziz Bouteflika devrait signer dans les prochaines heures la loi de finance 2017, lors d’une cérémonie protocolaire qui marque généralement la fin de l’agenda politique de l’année. La mise en œuvre de cette loi, dont la philosophie globale est dictée par les impératifs de la crise économique, va se traduire, malheureusement, par des augmentations qui toucheront tant bien que mal les citoyens, notamment ceux qui sont en situation de fragilité sociale.

Mais en dépit du caractère sévère de cette crise, qui a vu le pays perdre 2/3 de ses recettes pétrolières, les transferts sociaux n’ont pas été touchés, sur ordre du président Bouteflika. Les subventions des produits de large consommation resteront en l’état, en attentant la mise en place d’un nouveau système qui se traduirait par un ciblage plus pointu des catégories qui sont réellement dans le besoin.

Il faut bien convenir, néanmoins qu’en Algérie la situation n’est pas plus mal, comparativement à d’autres pays pétroliers qui ont subi de plein fouet les conséquences de la crise. L’exemple le plus révélateur, à cet égard, est le Venezuela avec ces images terribles de citoyens prenant d’assaut des supermarchés où l’on voyait pas grand-chose sur les étals. 

Malgré la relative « aisance » de la situation en Algérie, il se trouve des voix pour prédire l’apocalypse dès le début de l’année 2017 avec l’entrée en application des nouvelles augmentations. D’où ces mystérieux appels anonymes, sur les réseaux sociaux, à la grève du 2 au 7 janvier 2017. Cela fait plusieurs jours que ces appels se déclinent sur tous les tons agitent Facebook et Twitter.

Les citoyens, visiblement pris pour des écervelés, par les auteurs de ces appels, sont ainsi invités à ne pas sortir de chez eux du 2 au 7 janvier sauf « en cas de force majeure ». Une forme de grève qui consiste à faire la politique de la chaise vide au travail, à l’école, dans les rues, les marchés. 

Un peu le remake de ce qui s’est passé dernièrement au Soudan où une spécialiste de ce pays avait expliqué que la société civile a changé de stratégie : « Ce mouvement consiste tout simplement à rester chez soi, de ne pas aller manifester, de ne pas mener des émeutes. Et le but de cette grève générale, c’est de paralyser le pays."

Pourquoi donc cette grève ? Pour dénoncer la "politique d’austérité", la "loi de finance  2017"... cherchent à convaincre les hérauts de cette agitation virtuelle. 

"Dites non à la politique d’austérité, ils ont dilapidé, volé et assuré l’avenir de leurs enfants et maintenant ils imposent au peuple l’austérité", lit-on sur une de ces nombreuses pages en arabe et en français qui enflamment la Toile depuis plusieurs jours.

A priori, l’argument ne manque pas d’allure, dès lors qu’il s’agit, de titiller, pour le coup, la fibre sociale du citoyen. Sauf que la mauvaise foi ces cyber-agitateurs, souvent planqués confortablement chez eux, en cercles informels, est trop évidente pour convaincre.

Leurs appels obéissant à des feuilles de route pensées ailleurs, n’ont aucun chance de susciter le moindre écho chez les algériens qui savent mieux que quiconque ce que le mot "stabilité" veut dire. Ceux qui rêvent de dupliquer le soi-disant funeste "Printemps arabe" en Algérie en se basant sur des grilles de lectures à la fois farfelues et fantaisistes se trompent lourdement. A l’image de ce Pierre Defraigne, sorti de nulle part, pour prédire dans sa contribution dans La Libre Belgique "Après Alep l’Algérie".

il est vrai que les temps sont durs et qu’ils seront peut être encore plus durs à l’avenir. Mais les algériens, pour avoir trop payé de leur chair, de leur sang, pendant la décennie rouge, ne sont pas prêts d’écouter les sirènes du chaos. C’est pourquoi, cet appel, comme les précédents restera sans écho. Du 2 au 7 janvier les algériens se rendront normalement à leur travail. Et ceux qui rêvent d’être les égéries d’une révolte virtuelle en seront pour leur frais. Les algériens sont vaccinés ad vitam aeternam. 



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