Ce mardi matin, troisième jour dudébat parlementaire sur le programme du gouvernement, Ahmed Ouyahia, estprésent au premier rang. Quelques ministres aussi. Tous venus, prendre la température, écouter lesinterventions des "élus du peuple" .
Mais le grand absent (au singulier),ce sont les députés. L’hémicycle est quasiment vide! A tout casser, une quarantained’élus clairsemés ici et là, donnant l'apparence d'être noyés dans l'immensité de l' agora.
Et dire qu’ils sont au nombre de 462. La questionest de savoir alors où sont-ils partis. Le programme du gouvernement ne les intéressepas à ce point ? Pourtant, le pays vit une crise sévère qui metson avenir en ballotage et qui appelle surtout à une prise de conscience .
Mais si les députés qui sont concernés au premier chef, préfèrentvaquer à leurs occupations utiles, maintenant qu’ils ont acquis pour cinq ansla qualité de députés et les avantages mirobolants qui vont avec, comment est-ce possible que les citoyens lambda puissent prendre conscience de la crise et des sacrifices qu'elle impose?
Cet absentéisme massif dans un momentde crise est un message de démission voire d’irresponsabilité de ces députésqui invitent par leur attitude les électeurs algériens à ne plus croire aux élections.
Si letaux de participation aux législatives de mai était de 38, 5%, pour les localesdu mois de novembre, il risque d’être pire. En tous cas, le comportement léger des députés,majorité comme opposition, y incite.
« On laisse chacun à sa conscience »,se désole un député du FLN devant un spectacle aussi triste. « Peut -êtrequ’ils (les députes absents) ont des choses à faire en urgence" tente de justifier une député du RND, visiblementmal à l’aise.
Pourtant, le président de l’APNavait insisté dans son discours sur l’obligation morale de présence. Surtout qu’ils’agit du programme du gouvernement et d’un moment bien particulier.
Said Bouhadja ne peutmalheureusement pas prendre de sanctions contre les absentéistes, tant que le règlementintérieur de l’APN n’est pas encore mis en conformité avec les dispositions de lanouvelle constitution qui prévoit des mesures disciplinaires.