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Crise financière : l’exercice d’auto déculpabilisation d’Ahmed Ouyahia

17-09-2017 16:15  N. S

Ahmed Ouyahia a cherché àconvaincre les députés que la crise financière « préoccupante » quiétrangle actuellement l’Algérie nous a été imposée de l’extérieur.

En l’occurrence, c’est vrai, au sensoù la chute des revenus du pays est la résultante des contingences d’un marché pétroliersur lequel l’Algérie, comme les autres pays à économie de rente, n’a aucuneprise. A ce niveau, la responsabilité du gouvernement (celui de Sellal en 2014)n’est pas engagée.

En revanche, il est opportun dese demander pourquoi les gouvernements successifs depuis 2000 se sont « arrangés »pour que l’Algérie se retrouve dans cette situation. Car avec une gestion rigoureuseet rationnelle des flots de pétrodollars qui pleuvaient sur l’Algérie pendant14 ans, le scénario dont nous vivons à peine le prélude aujourd’hui aurait puêtre évité, selon l’avis unanime des experts.

Une bonne fraction de cette mannefinancière providentielle pouvait être utilisée pour la mise en placeprogressive d’une politique de conversion de l’économie nationale.

Les différents gouvernements sesont tous gargarisés d’envolées lyriques sur la diversification de l’économienationale dans le but de la sortir progressivement de la dépendance aux hydrocarbures. Mais ce n’était que du discours,que de l’incantation, car aucun des gouvernements successifs n’a eu la luciditéou le courage de passer aux actes, se complaisant pendant des années du tout-import...jusqu’aux cures dents deChine et de Turquie !

Cette politique irresponsabled’importations tous azimuts, a permis l’émergence d’une classe d’arrivistescompradores qui ont détourné à leur profit une partie de cette rente, alors qu’unedeuxième partie est dédiée à l’achat d’une paix sociale artificielle, à coups detransferts sociaux massifs.

Quatorze années est un laps detemps raisonnable pour la mise en route de réformes économiques structurelles quiauraient certainement permis  à l’Algériede négocier avec une certaine souplesse les retombées du crash pétrolier quiplace aujourd’hui l’Algérie devant la porte de l’enfer.

Ahmed Ouyahia a promis aujourd’huidevant les députés que le recours aux moyens financiers non conventionnelsn’aura que des « effets bénéfiques » sur les citoyens. A la bonneheure !  Mais faut-il alors déduireque tous les experts qui ont multiplié des mises en garde contre ce genre de mécanismesont des blancs becs en économie ?

Ahmed Ouyahia, qui est, audemeurant, dans son rôle de faire usage de la méthode Coué a beau multiplierles assurances, en faisant croire au miracle de son logiciel. Mais tout le monde sait que lacasse est inévitable du fait d’une gestion imprévoyante et impertinente desrevenus pétroliers du pays pendant 14 ans.

C’est à ce niveau que laresponsabilité des différents gouvernements est pleinement engagée, malgré lebrillant exercice d‘auto déculpabilisation d’Ahmed Ouyahia qui a sa part danscet échec. Un échec qui impose un devoir d’inventaire.         



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