Le parquet de Paris (France) a demandé un procès en correctionnelle pour "homicides involontaires" contre la compagnie espagnole Swiftair dans l'affaire du crash du vol AH5017 d'Air Algérie survenu le 24 juillet 2014 au Mali.
Swiftair est mise en cause pour d'importants manquements en matière de formation de ses pilotes.
La compagnie espagnole était la propriétaire de l'avion, un McDonnell Douglas MD-83, qu'elle avait loué à Air Algérie.
Le parquet parisien a mis en avant pour sa demande la "négligence" de Swiftair en ne délivrant pas une "formation complète à ses équipages" .
Dans le même réquisitoire il a été relevé plusieurs manquements, à savoir, "le commandant de bord n'avait pas suivi la formation initiale à la gestion des ressources de l'équipage (CRM), obligatoire et dispensée par l'exploitant; lui et sa copilote, employés à titre saisonnier, n'avaient pas reçu la formation complémentaire prévue après une période d'inactivité alors qu'ils ne volaient que quelques mois par an; le commandant n'avait pas non plus reçu les formations récurrentes (OPC) prévues par la réglementation en vigueur.Selon lui, c'est la non-activation du système d'antigivrage, dans des conditions qui le nécessitaient, qui a entraîné la décélération de l'appareil à l'origine de son décrochage".
"Le caractère incomplet de la formation délivrée constitue une négligence en lien certain avec l'accident, dans la mesure où les pilotes, insuffisamment formés sur les systèmes antigivrage, n'ont pas pu avoir la réaction appropriée en présence des conditions givrantes et n'ont pas utilisé la procédure adaptée", insiste le parquet dans son réquisitoire.
Il est fait état de la non dispense d'une séance de formation au second semestre 2012 au profit de l'équipage alors que celle-ci portait justement sur la révision des systèmes d'antigivrage et qu'elle n'avait pas été rattrapée.