Des spécialistes ont mis en garde contre l’automédication et l’utilisation abusive de certains médicaments par des citoyens craignant d'attraper le covid-19 suite à la récente flambée des contamination par le variant Omicron.
Dans une déclaration à l’APS, le chef du Service "Médecine interne" à l’Etablissement public hospitalier (EPH) de Birtraria, Pr. Ammar Tebaibia, a tiré la sonnette d'alarme sur l’amplification du phénomène de l'automédication et de l’utilisation abusive de certains types de médicaments pour le traitement du Covid-19, à l'origine d'une "forte pression" sur ces médicaments au niveau des pharmacies d’officine.
"Pourtant, il est inutile de prescrire des antibiotiques, des anticoagulants et des corticoïdes à des malades qui ne souffrent pas d’inflammation ni d’obstruction artérielle", a expliqué le spécialiste, faisant observer que très peu de malades contaminés par le variant Omicron, qui est moins virulent que ses prédécesseurs, ont besoin d’oxygène.
Aussi, a-t-il appelé ses collègues médecins à respecter le protocole et les consignes du ministère de la Santé à cet égard pour préserver la santé des citoyens. Il a également appelé les adeptes de l’automédication à s'abstenir de stocker et d’utiliser certains types de médicaments sans avis médical, prévenant que ce comportement pourrait les exposer à des "complications plus graves que la contamination même par le covid-19".
Relevant que de plus en plus de citoyens prenaient d’assaut les pharmacies d’officine pour se procurer des médicaments contre les complications du covid-19, Pr. Tebaibia a regretté que certaines pharmacies préparent eux-mêmes des "kits de médicaments" qu'ils n’hésitent pas à vendre sans ordonnance. En cas d’apparition de symptômes bénins, Pr. Tebaibia invite les pharmaciens à recommander aux patients de prendre du "Pracetamol" et certaines vitamines avec du repos , un sommeil suffisant et de bonne qualité pour permettre au système immunitaire de reproduire des anticorps protecteurs.
Il recommande, vivement, la vaccination qui brise la chaîne de transmission du virus au lieu de recourir à l'automédication et à l'utilisation abusive des médicaments, les pays qui ont surmonté le variant « Omicron » se sont efforcés d'encourager les citoyens à précisant que 98 % des cas admis au service de médecine interne à l’EPH de Birtraria «n'étaient pas vaccinés".
De son côté, le président du Conseil de l’ordre des médecins, Dr. Mohamed Bekkat Berkani a indiqué que le citoyen recourrait, habituellement, à l'automédication de peur d'être contaminé. Le pharmacien est appelé à lui expliquer qu'il ne devrait prendre de médicaments que sur ordonnance, tout en le mettant en garde contre l'utilisation abusive de médicaments qui pourraient compliquer davantage sa situation.
Le responsable du Syndicat national algérien des pharmacies d’officine (SNAPO), Dr. Massaoud Belambri estime, lui, que «si le ministère de la Santé autorise aux pharmaciens d’effectuer des tests rapides de dépistage du Covid-19, il y aurait beaucoup moins de cas d’automédication et, partant, moins de pression sur certains types de médicaments ».
D'autre part, Dr. Belambri juge impératif de durcir le contrôle sur les pharmaciens qui pratiquent la vente concomitante, imputant la forte pression sur certain type de médicaments par «la peur d'une éventuelle contamination» et le recours systématique des citoyens à l'automédication dès l'apparition du moindre symptôme grippal ou hyperthermie. Dans les pays développés, on ne prescrit plus d'antibiotiques...on conseille la prise de toniques, de suppléments minéraux et d'antalgiques afin de préserver la santé des citoyens et leur éviter une consommation excessive de médicaments, a-t-il conclu.(Avec Aps)