L'Organisation mondialede la santé a déclaré, samedi, qu'il n'y avait actuellement "aucunepreuve" que les personnes guéries du coronovirus et qui ont développé desanticorps étaient immunisés.
Dans une notescientifique, l'agence des Nations unies a mis en garde les États contrela délivrance de "certificats d'immunité" aux personnesguéries car leur fiabilité ne pouvait être garantie.
"Passeports immunitaires"
Certains gouvernementsont en effet émis l'idée de délivrer des documents attestant l'immunité despersonnes sur la base de tests sérologiques révélant la présence d’anticorpsdans le sang , de façon à déconfiner et à permettre peu àpeu leur retour au travail et la reprise de l'activité économique.
Le Chili a déclaré la semaine dernière qu'il commencerait à remettredes passeports de santé aux personnesréputées guéries, ; cependant l'OMSmet en garde : "il n'y a actuellement aucune preuve que les personnes quise sont remises du Covid-19 et qui ont des anticorps soient prémunies contreune seconde infection".
Cette pratique pourrait en fait augmenter les risquesde propagation, certaines personnes guéries s'exposantsans précaution en pensant être protégées du virus.En Allemagne notamment,de vastes études sont déjà en cours et des dizaines de milliers de ces testsont été réalisés à partir de prises de sang, comme à Berlin.
Faux positifs et négatifs
Le niveau d’immunité de la population intéresse chercheurs etdécideurs politiques à la recherche de stratégies efficaces et sûres pour ledéconfinement progressif, dont le but sera aussi d'éviter une deuxième vagued'infections, potentiellement plus dangereuse que la première.
Afin de savoir combiende personnes ont déjà été infectées, l'État de New York, aux États-Unis, valancer des tests de manière "agressive", a annoncé son gouverneurAndrew Cuomo. Le régulateur américaina même autorisé les fabricants à vendre leurs tests sans autorisation formelle.
Pour Matthias Orth,membre du directoire de la Fédération allemande des médecins biologistes (BDL),la qualité des résultats est pourtant encore faible. De "fauxnégatifs" sont par exemple possibles. D'autre part, il existe d'autrestypes de coronavirus avec des symptômes "assez banals" qui ne"causent pas de maladies graves" mais pourraient par erreur aboutir"à un résultat positif" au virus actuel, explique-t-il.
De meilleurs tests dans les prochaines semaines
En tout état de cause,des tests de sérologie rapides promettant un résultat en 15 minutes avecquelques gouttes de sang prélevées chez soi sur le doigt sont "uneabsurdité", tranche Matthias Orth. De meilleurs tests seront mis aupoint dans les prochaines semaines mais les actuels "ne sont pas encoresuffisants".
Par ailleurs, si devastes études comme celles en Allemagne peuvent permettre de déterminer laproportion de la population ayant été infectée, les limites des testsdisponibles actuellement rendent néanmoins impossible de déterminer aveccertitude la proportion de personnes réellement immunisées. (Avec France 24/AFP et Reuters)