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Convaincre les partis de participer au dialogue : la mission difficile de Tebboune

17-07-2017 16:59  Amel Benabi

Le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, va-t-il réussir làoù ses prédécesseurs ont lamentablement échoué. Cette question coule de sourceavec cet appel solennel pour une conférence ouverte avec les partis politiqueset les syndicats sur la situation économique du pays.

Ledéfi est grand de rassembler tous les acteurs politiques et sociaux autourd’une table pour discuter des voies et moyens à même d’éviter des remoussociaux quand l’heure sonnera pour prendre des mesures douloureuses absolumentinévitables. L’entreprise est loin d’être une sinécure pour M.Tebboune malgréles préjugés favorables qu’ont exprimé à son égard certains leaders de partis.

En effet, ce n’est pas gagné d’avance quand on entend les déclarations des principalesformations qui ne souhaitent pas servir de simples décors à un objectifpolitique. Le FFS accuse même le gouvernement de vouloir s’approprier puisdétourner sa proposition. «C’est une pure perversion duprogramme de reconstruction du consensus national prôné par notre parti depuisplusieurs années », commente son chargéde la communication.

Le partide feu Hocine Ait Ahmed, semble avoir déjà tranché la question de saparticipation. « Le FFS ne va pas cautionner les mesures antisocialesque compte dicter le gouvernement sous le couvert du consensus ».

Au terme de son dernier conseil national, le FFS a misen garde les acteurs politiques, les partenaires sociaux et l’opinion publiquesur les «velléités réelles d’un régime animé par le seul objectif de fairevalider son bilan et les mesures impopulaires, déjà prises». Voilà qui a le mérite de la clarté.

Conditions et interrogations 

Presquela même tonalité chez le RCD, pour qui le dialogue avec les partenaires sociauxreprésentatifs «doit être la règle». Dans son discours d’ouverture du Conseil nationalde son parti, Mohcine Belabbas aaffirmé que  «Cette démarche (dialogue)  nedoit procéder ni d’un bricolage de circonstance ni d’une improvisation. Lecadre de la tripartite rénové, c’est-à-dire ouvert aux syndicats autonomes et àtoutes les organisations professionnelles et patronales à égalité, estl’instrument idoine».

De son côté , le Parti des travailleurs estplutôt mesuré en laissant la porte ouverte à la discussion à la seule conditionque ce ne soit pas un « rendez vous protocolaire». Le parti de Louiza Hanoune, qui a déjà dit soutenir Abdelmadjid Tebboune, compte bien participer pour défendre« La préservation du caractère social de l’État, avec le maintien dessubventions et des transferts sociaux».

Sauf que cet objectif paraitpresque en décalage par rapport à la volonté du gouvernement de réduirejustement les dépenses inutiles.

Le MSP de Makri n’est certes par contre leprincipe d’une conférence nationale, mais semble placer la barre plus haute. Il souhaite notamment que ledébat ne soit pas réduit aux questions économiques et sociales mais élargi auxaffaires politiques. Pas sûr que le Premier ministre accepte les termes dudébat connaissant l’arrière pensée du MSP.

C’est dire qu’AbdelmadjidTebboune aura fort à faire pour réunir tout ce beau monde autour d’une table àmoins de se contenter comme l’ont fait Sellal et avant lui Ouyahia  des secondscouteaux, c'est-à-dire des partis qui n’ont pas vraiment un encrage populaire.Mais s’il arrive à faire venir le MSP et le PT, ce sera gagné en partie.



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