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Clôture de la session du printemps du parlement : en attendant mieux !

02-07-2017 15:45  Amel Benabi

Les deux chambres du Parlement ont clôturé, aujourd’hui dimanche, la session du printemps, et avec elle la fin du système à deux sessions (automne et printemps) pour laisser place à une session unique de dix mois qui rentrera en vigueur dès la prochaine rentrée politique. 

Députés et Sénateurs vont ainsi prendre leurs congrès officiellement et profiter des vacances d’été après avoir expédié le plan d’action du Gouvernement d’Abdelmadjid Tebboune, et installé tous les organes des deux chambres. De l’avis de la majorité des observateurs, le Parlement dans ses deux chambres n’a jamais joué son rôle de contre-pouvoir voire simplement de contrôleur effectif de l’action de l’exécutif.

Les députés de l’Assemblée sortante auront cristallisé toutes les critiques émises par les partis de l’opposition et les acteurs économiques et sociaux. Plus que jamais l’APN est assimilée à une chambre d’enregistrement qui adopte sans la moindre réserve les projets de loi que lui soumet l’exécutif.

Outrageusement dominé par le tandem FLN-RND qui offre les gros des troupes du Gouvernement, l’APN traîne comme un boulet cette étiquette tout à fait méritée du reste, de caisse de résonnance du Gouvernent.

Même quand il s’est agi de défendre les intérêts du peuple qu’ils prétendent représenter, nos honorables députés ont préféré s’aligner sur les choix politiques et économiques de l’exécutif. Il n’est qu’à rappeler l’épisode de l’adoption de la Loi des finances 2017 qui contenait des mesures impopulaires notamment dont la plus disputée fut la suppression de la retraite anticipée. 

Les élus de l’opposition ont vainement essayé de bloquer le projet face au relais compresseur de la majorité à coup de sit-in dans l’enceinte même du palais Zighoud.  Pis encore, le bureau de l’Assemblée avait même tenté d’insérer de nouvelles taxes sur le carburant qui ont étés finalement retirés.

Doit-on s’attendre à un changement de ton avec la nouvelle Assemblée élue le 4 mai dernier ? Sur papier, il semble illusoire d’attendre un sursaut d’orgueil tant l’APN version Salah Goudjil reconduit la même majorité écrasante avec les même acteurs (FLN-RND) et les mêmes actants (TAJ, MPA). 

La loi de la majorité

Théoriquement, cette configuration garantit au Gouvernement Tebboune de faire passer le projet qu’il voudra. Il n’y a en effet aucun risque de rébellion des députés issus de la majorité. Mais la nouvelle Assemblée dispose tout de même d’autres leviers qui peuvent lui permettre de se départir de sa mauvaise réputation de chambre d’enregistrement. 

Ceci est surtout valable pour les élus partis d’opposition qui peuvent profiter des nouvelles dispositions de la Constitution amendée pour ouvrir des débats sur des questions que l’exécutif et la majorité ne voudrait voir discuté au Parlement. 

C’est un acquis non négligeable que d’imposer chaque mois un débat général sur une question d’intérêt national. Cela permettra au moins au peuple électeur d’avoir voix au chapitre via ses vrais représentants.    

Il y a également la possibilité offerte aux groupes parlementaires de saisir le Conseil constitutionnel pour examiner la constitutionnalité d’un projet de loi.  

C’est dire qu’au-delà de la dictature de la majorité, la prochaine législature promet d’être plus percutante surtout dans ce contexte de crise financière aigue et les perspectives politiques du pays. L’autre avantage de ce système à une seule session de dix mois, est de mettre fin au phénomène de l’absentéisme des députés dans le travail parlementaire.  Le fait est que des séances avaient été tout simplement annulées à cause de l’absence de quorum…  

L’espoir est donc permis de voir les députés prendre à bras le corps leur mission ne serait-ce que pour justifier les émoluments qu’ils perçoivent et que tout le peuple leur envie.  




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