Une cérémonie de recueillement a été organisée jeudi au cimetière d'El Alia en hommage à la mémoire de Ahmed Ben Bella, premier président de la République, à l'occasion de la cinquième année de son décès survenu le 11 avril 2012 à l'âge de 96 ans.
La cérémonie a été marquée par la présence du ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, du ministre de l'Industrie et des mines, Abdesselam Bouchouareb, du ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, des membres de la famille du défunt et des moudjahidines qui l'ont connu durant la guerre de libération.
Une gerbe de fleurs a été déposée à cette occasion après récitation de la Fatiha. La fille du défunt président de la République Ahmed Ben Bella a exprimé, lors de cette cérémonie, son souhait de "voir les Algériens aimer leur pays comme l'ont aimé la génération des hommes qui ont déclenché la Guerre d'indépendance en se sacrifiant pour leur pays", appelant les Algériens à penser aux "intérêts de l'Algérie avant leurs intérêts personnels."
Pour sa part, Athmane Belouizdad, un des membres des 22 et frère de Mohamed Belouizdad, fondateur de l'Organisation spéciale (OS), a évoqué l'engagement de Ahmed Ben Bella pour la cause algérienne, soulignant le dévouement et le sens du sacrifice chez cette génération de révolutionnaires.
De son côté, Abdelkader Abdessadok, compagnon de feu Ahmed Ben Bella, a mis en évidence "la grandeur" de l'ancien président de la République qui constitue "un symbole des luttes du peuple algérien", relevant que Ben Bella fut un des premiers, après Mohamed Belouizdad, à avoir préparé, planifé et doté la révolution de l'armement nécessaire."
Le secrétaire général du parti du Front de libération nationale, Djamel Ould Abbes, a rappelé, quant à lui, que le défunt Ahmed Ben Bella était un des fondateurs du Front de libération nationale et son premier SG après l'indépendance, soulignant le "rôle important" qu'il avait joué dans le processus de la Réconciliation nationale.
Né le 25 décembre 1916 à Maghnia dans une famille de paysans, Ahmed Ben Bella a poursuivi ses études secondaires à Tlemcen jusqu'au brevet pour effectuer par la suite son service militaire en 1937.
De retour en Algérie en 1945, il est affecté par les évènements du 08 mai 1945, il quitte l`armée pour adhérer au Parti du peuple algérien et au Mouvement pour le Triomphe des libertés Démocratiques (PPA-MTLD). Responsable de l`organisation spéciale (OS) pour l`Oranie, Ahmed Ben Bella organise en 1949, l`attaque de la poste d'Oran avant de devenir membre du comité central du MTLD et de remplacer Hocine Ait Ahmed à la tête de l'OS.
En mai 1950, il est arrêté à Alger. Deux ans plus tard, Ahmed Ben Bella est condamné par le Tribunal civil de Blida à sept ans de prison pour "atteinte à la sûreté de l`Etat". En 1952, il s'évade de prison en compagnie de Ali Mahsas pour rejoindre en 1953 le Caire, où il rencontre Hocine Ait-Ahmed et Mohamed Khider avec qui il forme, par la suite, la délégation extérieure du Front de Libération Nationale (FLN).
Le 22 octobre 1956, Ahmed Ben Bella est arrêté par les forces françaises à la suite du piratage de l'avion qui transportait la délégation algérienne de Rabat vers Tunis. Il sera emprisonné dans différents lieux de détention en France jusqu'à la signature des accords d'Evian.
Membre du CNRA de 1956 à 1962, Ahmed Ben Bella a occupé successivement le poste de vice-Président du conseil (en détention) le 19 septembre 1958, le 18 janvier 1960 et enfin le 27 août 1961 (toujours en détention).
M. Ahmed Ben Bella est élu le 15 septembre 1963, Président de la République, Président du conseil. Renversé le 19 juin 1965 par un coup d’état militaire dirigé par son ministre de la Défense Houari Boumediène , M. Ahmed Ben Bella n'est emprisonné qu'en juillet 1979.
Il est assigné à la résidence à M'sila, avant d'être libéré en octobre 1980. Une année plus tard, il quitte l'Algérie pour s'établir en France où il fonde le Mouvement pour la Démocratie en Algérie (MDA) en 1984 et édite un journal appelé "EL-BADIL" (alternative).
Le 21 janvier 1990, il dépose le dossier d'agrément du MDA et le 29 septembre de la même année il rentre au pays. Trois ans plus tard, Ahmed Ben Bella quitte l'Algérie pour la Suisse.
M.Ben Bella retourne en Algérie après l’élection du Président Abdelaziz Bouteflika le 15 avril 1999. En 2000, il prend la direction de l`Organisation non-Gouvernementale (ONG) Nord-Sud et participe à un Sommet contre la mondialisation organisé à Beyrouth.