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CAN- 2021 : une édition aux allures d’auberge espagnole ; l’Algérie comme un dindon de la farce

25-01-2022 18:18  Amel Benabi

Au tragi-comique qui a d’emblée caractérisé cette édition camerounaise de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), ne manquait que la partie tragique. Elle est advenue, hélas, hier lundi de par une bousculade meurtrière au stade Olembé de Yaoundé, qui a causé la mort de 8 personnes et près d’une quarantaine de blessés.

Cela, sans évoquer l’agression à l’arme blanche de journalistes algériens, à la veille du lancement de la compétition. Ni encore, l’atmosphère anxiogène provoquée par le spectre de menaces sécuritaires.

Point par point, il peut en ressortir comme une ambiance d’auberge espagnole, où le pays hôte a failli terriblement au plan organisationnel, à tous les niveaux.

Un constat corroboré, pratiquement, par tous les participants à la fête africaine, version Samuel Etoo.

Les griefs sont nombreux, qui ont commencé par la programmation de certains matchs, pour certains groupes, à des heures horribles de pics de chaleur et de grosse humidité.

A cela est venu se greffer l’état inénarrable des pelouses proposées à des joueurs habitués à évoluer sur des près-billard. Celle, plus particulièrement du stade ‘’Japoma’’ où avait évolué la sélection nationale algérienne et consigné à un bide historique, aura incontestablement remporté la palme en la matière. Puce à l’oreille ? Le ‘’Japoma’’ a été banni au sortir de la phase de Poules.

Mais les affaires scabreuses restaient ouvertes, qui mettent, cette fois, en cause la CAF en la couvrant d’opprobre. L’épingler, surtout, sur le comment de la chose ; et pourquoi ?

Sur ce chapitre, l’organisation du protocole sanitaire lié à la prévention de la Covid-19, a fait beaucoup jaser, quand il donnait à croire que le processus semblait défavorable à tous, sauf au pays hôte.

La honte a culminé, hier, à l’occasion de Cameroun-Comores pour les huitièmes de finale. Les Cœlacanthes ont été neutralisés avant l’heure, en se faisant signifier que pas moins de 12 des leurs étaient positifs. Soit un onze au complet + une tête de pipe !

Dans cette infirmerie, réelle ou ‘’fabriquée’’, les deux gardiens de but ainsi que le troisième, indisponible pour blessure, lui.

Il s’en est suivi une véritable gabegie, qui ne manque pas d’interpeller, au demeurant, puisque le portier attitré Ali Ahamada, testé négatif après sa contamination n’a pas été autorisé à jouer. L’instance africaine a motivé sa décision sur la base d’un ‘’nouveau protocole- Covid’’, prévoyant un délai de 5 jours de confinement avant la réintégration d’un joueur contaminé, ‘’modifié en cours de compétition’’. Soit en infraction flagrante des textes réglementaires même de la CAF.

Une occurrence qui a amené les Verts et Blancs à aligner un joueur de champ dans les bois, pour finalement tenir la dragée haute, à dix, au pays hôte (2-1).

Quid de la déroute des Verts ?

Les paramètres d’ensemble qui ont présidé jusque-là à une compétition, donnée pour équivaloir à l’Euro, ont semblé déteindre, en premier lieu, sur la sélection nationale qui a, à un plan technique pur, signé un véritable bide.

De ce point de vue, une question à brûle pourpoint : y a-t-il eu des zones d’ombre, à l’origine d’une prestation historiquement nulle ?

On parle ici d’un champion d’Afrique en titre, signant un authentique record d’invincibilité, au niveau mondial. Mais qui a paru inexplicablement ankylosé même devant des sans grades du continent.

Au delà des horaires des matchs joués et l’état piteux du terrain, n’y avait-il pas d’autres facteurs exogènes insidieux, nés d’une terreur ambiante ; à priori volontairement provoquée et qui aurait tétanisé Mahrez et ses frères ?

Remember, l’agression ciblée des journalistes algériens, à l‘exclusion des autres hommes de la corporation, l’accompagnement des joueurs par des gardes brandissant des armes, ou encore les menaces proférées par des charlatans locaux sur les réseaux sociaux !

Ramassés ensembles, tous ces facteurs peuvent arriver à vous nouer l’estomac, la tête et, surtout, les pieds !

C’est arrivé aux Verts ?

Il est vrai que les ‘’Guerriers du désert’’ ont amorcé un déclin, de façon subreptice, depuis leur couronnement africain en 2019, maquillé par une série d’invincibilité et plus près, par le sacre arabe en décembre dernier, mais ils ne pouvaient, objectivement, pas arriver à cette situation de stupeur où Mahrez, pour ne citer que lui, et qui a exécuté le grand PSG à lui seul, il y a peu, abdique, comme poings et mains liés, devant une Guinée équatoriale surgie de nulle part !

In fine, pourquoi, alors, l’Algérie et pas les autres ?  Il faudrait lorgner son aura, son sacre triomphal en Egypte, l’insolence de son record qui gênait sûrement certains aux  entournures, et, en résumé, à son statut d’’équipe ‘’à détruire’’, pour y répondre. Vu sous cet angle, sa déroute à Douala l’habille des plumes du parfait dindon de la farce.

En tout état de cause, il apparait de plus en plus évident, au regard des dysfonctionnements, pour ne pas dire forfaitures, observés durant cette édition déjà maudite, que le président de la Fédération algérienne de football, Amara Charaf-Eddine a très mal pensé sa stratégie en appuyant la tenue de cette édition au Cameroun. 



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