L’Accordd’Association entre l’Algérie et l’Union européenne, signé en 2005, est appeléà entrer dans une nouvelle phase où l’équilibre des intérêts des deux partiesseront pris en compte. Cela consécutivement à un travail d’évaluation de cetaccord achevé en décembre et qui sera validé prochainement à Bruxelles.
"Noussommes parvenus le 7 décembre dernier à conclure l'évaluation par un documentconjoint qui sera validé dans les prochains jours à Bruxelles lors de laréunion du conseil de l'Accord d'association Algérie-UE, coprésidé par leministre, Ramtane Lamamra, et la Haute représentante de l'UE pour les affairesétrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini", a expliquémardi le directeur de la coopération avec l'UE et les institutionsinternationales auprès du ministère des Affaires étrangères et de lacoopération internationale, Ali Mokrani.
L’accord« up daté » est un document qui contient 21 recommandationspermettant "de relancer la coopération entre l'Algérie et l'UE dans le butde mettre les relations économiques au centre de cette coopération, de donner àcet accord toute son importance et d'utiliser tout son énorme potentiel dansses trois composantes: politique, économique et humaine", poursuit le mêmeresponsable.
Ils'agit, précise-t-il, "du partenariat économique dans le sens del'accompagnement de l'effort du gouvernement algérien dans la diversificationde l'économie, de la promotion des exportations hors hydrocarbures, dudéveloppement de l'économie du savoir-faire, de l'économie numérique et de lapromotion d'une économie inclusive à caractère social".
Il s'agit également "du développement des relationsd'investissements et de partenariat entre les entreprises européennes etalgériennes et le flux des investissements européens directs productifs enAlgérie", avance-t-il. M. Mokrani a aussi fait savoir que l'Algérie et l'UE avaientégalement finalisé un autre document conjoint portant sur les prioritéscommunes relatives à la Politique européenne de voisinage, qui sera approuvélors de la réunion du conseil de l'Accord d'association Algérie-UE.
Larévision de cet accord, dénoncé par beaucoup d’acteurs économiques algériensinfluents, était rendu nécessaire, dans la mesure où son évaluation a montré quel’Algérie perdait beaucoup au change. En effet, le cumul des exportationsalgériennes hors hydrocarbures (HH) vers l'UE n'a même pas atteint les 14milliards de dollars sur les dix années, alors que le cumul des importationsalgériennes auprès de l'UE s'est chiffré à 220 milliards de dollars avec unemoyenne annuelle de 22 milliards de dollars.
Lesexportations algériennes HH vers les pays de l'UE sont passées de 597 millionsde dollars en 2005 à seulement 2,3 milliards de dollars en 2014 avant debaisser à 1,6 milliard de dollars en 2015. Une dégringolade,alors que, paradoxalement, l'Accord d'association avait commeprincipal objectif de promouvoir les exportations algériennes horshydrocarbures vers l'Europe et de développer les investissements européens enAlgérie.
Lors duConseil des ministres du mois d’octobre 2015, le ministre des Affaires étrangères,Ramtane Lamamra, avait présenté une communication sur cet accord, suite à quoi ilétait convenu de réévaluer les volets économique et commercial de l'Accordd'association avec l'UE qui n'a pas réalisé les objectifs attendus. Uneréévaluation d’autant plus impérieuse que l’Algérie a perdu près de la moitié durevenu extérieur s, du fait de la crise du marché pétrolier.
Reste àsavoir si avec l’entrée en vigueur de cette réévaluation l’Algérie est encapacité de faire jeu égale avec la partie européenne, s’agissant desexportations hors hydrocarbures. Et c’est toute la problématique de l’économiealgérienne actuellement à la recherche des modalités pour se diversifier etsortir de l’addiction au pétrole.