C’est un autre Ahmed Ouyahia qu’ona vu cet après-midi répondre aux sénateurs, au terme du débat en plénière. Onest loin de l’agressivité et de la suffisance qu’il avait affichées lors de sonpassage jeudi dernier devant les députés. Sans doute a-t-il eu, entre temps, le loisirde prendre la pleine mesure de la crise économique qu’il doit se coltiner.
De prendre conscience aussi de l’inanitéà se mettre à dos les forces politiques et notamment les partis de l’oppositionauxquels il dit tendre la main, après les avoir descendus en flamme, la semainedernière.
« On a besoin de travailleravec toutes les forces politiques pour partager avec nous l’effort de mobiliser notre peuple afin de faire face à la crise et faire de cette crise l’occasiond’un saut qualitatif », dira-il en saluant les propos du Moudjahid etsénateur Salah Goudjil qui avait déclarédans son intervention que « l’Algérie retrouve toujours sa force et son unité dans lespériodes de crise »
Parlant de l’opposition, sans fairede distinction entre celle qui est « policée » et celle qui fait des« propositions pertinentes », le premier ministre s’est dit « ouvert àtous les partis politiques dans le cadre d’un dialogue qui respecte les positionsdes uns et des autres et dans le cadre d’un respect mutuel. »
Au sujet des rapports gouvernement/parlement, il a plaidé pour une plus « grande coopération »,annonçant que tous les ministères vont, dans les prochains jours dépêcher au parlementdes conseillers pour une plus grande proximité et un meilleur échange d’information.
En conclusion de son intervention,Ouyahia a insisté sur « la légitimité de l’espoir en l’avenir de l’Algérie »,s’en prenant, dans la foulée à ceux qui jouent aux Cassandre, qu’il accuse de « cultiver ledésespoir » d’annoncer « une explosion sociale », « uneffondrement financier » du pays.
« Je leur dis que leurs rêvesde voir l’Algérie s’effondrer se sont évaporés, l’Algérie va s’inspirer de son expériencehistorique et de l’expérience d’autres nations pour s’en sortir. »