Ahmed Ouyahia est l’invité de la radio chaine 3 ce mardi, intervenanten tant que président du RND, dans le cadre de la préparation des prochaines électionslocales. Avec son style tranchant, surtout quand il parle de l’opposition, il a fait un largetour d’horizon des questions politiques et économiques qui alimentent actuellementle débat.
S’agissant des acteurs politiques qui appellent à l’applicationde l’article 102 de la constitution, en faisant pour cela des appels du pied àl’Armée, le patron du RND n’y est pas allé à fleurets mouchetés.
« Ce sont des affabulateurs qui n’ont pas de base pourporter leurs positions , ils sollicitent l’Armée pour être portés au pouvoirsur les chars », rétorque t-il en se disant «heureux de partager lamême position avec la secrétaire généraledu PT.»
Concernant la polémique provoquée par les propos du ministre des Affaires étrangères contre le Maroc, Ouyahia joue à fond lasolidarité avec le Gouvernement.« Nous sommes solidaires avec legouvernement, que le Maroc s’en émeuve, tant pis ou tant mieux », répliquet-il sans nuances.
Interrogé sur la réforme de l’Ecole, il estime que celle-ciest entrain d’être mise en œuvre, exprimant par ailleurs son souhait de voir l’institutionscolaire, soustraite « aux batailles idéologiques et politiciennes. »
Dans le même registre, le chef du RND s’et montré vent debout contre l’instrumentalisationde la religion, rappelant que latragédie nationale vécue dans les années 90 est la conséquence de cetteexploitation de la religion par un parti politique qui a « fait du Coran,un patrimoine commun son programme politique. »
Le chef du RND fait part de son étonnement de voir despartis politiques s’irriter, après saréunion avec les partis de la majorité présidentielle au Palais du gouvernement. « Noussommes un quarteron de partis qui soutiennent le programme du président, ilest normal qu’on tienne des réunions de consultations pour coordonner notre action à la veille de l’ouverture du débat sur la loide finance. »
Mais, ajoute Ouyahia, la porte du palais du gouvernement estouverte à tous les partis qui souhaitent avoir un dialogue avec le gouvernement.Et d’apporter cette explication qu’il n’a aucun complexe à recevoir les partisde la majorité présidentielle au Palais du gouvernement, citant en cela l’exemplede la France, où les élus de la majorité son reçus soit à Matignon, soit l’Elysée.
En réponse à une question d’un auditeur, Ahmed Ouyahia, estimeque la Justice agit en toute autonomie,citant même, l’exemple des candidats de son parti recalés à cause des poursuites dont ils sont l’objet.
Et il profitera pour admettre que des « injustices ont étécommises dans l’affaire Sonatrach, des injustices ont été commises contreChakib Khelil. »
Au plan économique, Ouyahia s’est dit favorable à une eventuelle amnistie fiscale dans lamesure où celle-ce permetrait d’aspirerune partie de l’argent qui se trouve actuellement dans les circuits informels.
Au sujet des critiques, exprimées par les économistes, notammentau sujet du financement non conventionnel, l’invité de la radio souligne que « lesexperts font de la théorie, le gouvernement doit gérer les problèmes du pays,doit trouver des alternatives. »
S’agissant du glissement du dinar, il rappelle que c’et unprocessus qui ne date pas d’aujourd’hui, mais il assure que l’inflation à partir de 2018 ne sera pas de deux ou troischiffres, comme l’ont prédit les experts. « Donnons du temps au tempspour voir. »