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Réformes économiques : le gouvernement sous forte pression

14-11-2016 18:54  Amel Benabi

Le gouvernement du Premier ministre Abdelmalek Sellal est décidément sous une forte pression ces derniers temps. Alors qu’il fait déjà face à  des critiques acerbes de la part des partis d’opposition qui l’accusent de ne pas entamer des réformes «urgentes et profondes», sur fond de grogne sociale, voilà que le Fonds monétaire international (FMI) fait entendre sa propre musique.

En effet, au terme de sa mission d’évaluation de la situation économique en Algérie, la mission du Fonds conduite par Jean-François Dauphin, a estimé que le gouvernement doit mener des réformes de «très grande ampleur pour aider à réformer le modèle économique».

En d’autres termes, le gouvernement Sellal qui est déjà sous les feux des critiques, n’a pas fait assez de réformes pour faire face au contre choc pétrolier.  

Pour la mission du FMI comme le rapporte l’APS, ces réformes sont «nécessaires» pour permettre à l’économie nationale d’orienter sa croissance «davantage vers le secteur privé et soit moins dépendante des hydrocarbures, et donc plus diversifiée ».

L’institution financière, par la voix du chef de mission en Algérie a certes salué des «progrès» réalisés dans le cadre des réformes entreprises par le gouvernement algérien, citant a notamment «l’amélioration du climat des affaires». Mais cela reste insuffisant pour aboutir à une économie «diversifiée», a commenté Jean-François Dauphin.

Pour cause, ce dernier  a souligné l’importance du contre-choc pétrolier qui «pèse sur la capacité de l’État à continuer à financer au même niveau qu’auparavant ».C’est pourquoi il a recommandé un «assainissement des dépenses publiques»

Le chef de mission du FMI a évité de trop s’avancer sur les perspectives économiques de l’Algérie, qui dépendent d’après lui, «de la politique économique et des réformes mises en œuvre par le gouvernement».

De fait, le gouvernement Sellal se retrouve sous une forte pression. Il doit, d’une part faire attention à ce que  la bombe sociale ne lui explose pas à la figure alors même que la rue gronde. D’autre part, il est tenu d’opérer des réformes profondes et difficiles sur le plan social pour sortir du cercle vicieux de la dépendance aux recettes des hydrocarbures.

Réformes de «très grande ampleur»

Déjà que la loi des finances 2017 suscite une levée de boucliers de l’opposition en ce qu’elle contient des mesures extrêmement sévères pour qu’elles soient supportées par la population. Il n' y a qu’à citer l’exemple de la suppression de la retraite anticipée qui a fait monter au créneau les personnels de l’éducation et de la santé.

Pendant que le gouvernement tente d’expliquer que cette mesure est salutaire, au risque de mettre en danger l’équilibre de la caisse nationale des retraites, les concernés, eux, répliquent que le gouvernement doit se débrouiller pour chercher l’argent ailleurs et que cette mesure est un «acquis social». C’est dire à quel point Sellal et son gouvernement sont mis à rude épreuve dans un contexte très difficile.  



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