L’appel lancé parle souverain marocain Mohamed VI à l’Etat algérien de créer un «mécanismepolitique conjoint de dialogue et de concertation» pour régler lesdifférents bilatéraux, semble se vendre à l’international.
Le secrétaireGénéral de l’ONU, Antonio Guterres n’a manqué l’occasion pour encourager lesdeux parties à aller de l’avant pour mettre à plat leurs litiges.«Lesecrétaire général a toujours soutenu l’intensification du dialogue entrel’Algérie et le Maroc», a en effet indiqué Stephan Dujarric, le porte-paroledes Nations Unis lors de son traditionnel briefing quotidien.
Il a ajoutéégalement que M. Antonio Guterres s’est félicité de la reprise despourparlers«entre les parties et les voisins lors de la réunion de Genèveprévue les 5 et 6 décembre», poursuit Stephan Dujarric. Et de souhaiter quece premier round soit «le début d’un processus devant mener à une solution àun conflit qui n’a que trop duré».
Les médiasmarocains se sont largement fait l’écho de la proposition royale d’ouvrir unenouvelle page avec l’Algérie et s’impatientent de connaitre la réponse del’autre côté de la frontière Est du royaume.
Mais en attendant, le ministre déléguéchargé de la Coopération africaine, du Maroc, Mohcine Jazouli se frotte déjàles mains en pensant que la réaction de l’Algérie ne pourrait être quefavorable.
«Je suis profondément convaincu que l’initiative trouvera unécho. On ne peut pas ne pas être sensible aux propositions qui ont été faitespar Sa Majesté. Aujourd’hui, notre main est clairement tendue, l’ouverture esttotale et la bienveillance de la part du Maroc est réelle. Naturellement, nosamis algériens ne pourront que réagir favorablement», a-t-il déclaré dansun entretien à un média marocain.
Voix off àAlger.
Ce ministre donneun peu plus de détails sur ce cadre de «débat franc» annoncé par M6. «Ils’agit d’un mécanisme ouvert et non pas de quelque chose imposée avec une posturebinaire. Aujourd’hui, ce mécanisme a un caractère très opérationnel puisqu’ilne s’agit pas d’une simple déclaration d’intention. Il s’agit réellement deproposer quelque chose qui fonctionne.
Flairant sansdoute les réserves algériennes sur les dossiers qui seront mis sur la table,Mohcine Jazouli précise que l’objectif du dit mécanisme est d’abord est de «dissipertous les malentendus entre nos deux Etats sans aucun tabou».
«Il s’agitaussi de renforcer et de relancer la coopération bilatérale et économique etrattraper le temps et les opportunités perdus entre les deux pays. Il s’agitaussi de mettre en place une concertation sur les questions globales, comme lamigration ou la lutte antiterrorisme», souligne leministre du marocain. Quant au fonctionnement opérationnel de ce mécanisme,Mohcine Jazouli estime qu’il doit être «complètement flexible». Pour cefaire, le Maroc et l’Algérie définiront selonlui, «les modalités : Qui, où, quoi, comment et quand, d’un commun accord».
C’est qu’auroyaume de Mohamed VI l’optimisme est à son paroxysme quant à l’aboutissementd’une telle démarche. Il faut pourtant se garder de tirer des plans sur lacomète. A Alger, il n' y a aucune réaction via les canaux officieux. Sans douteque le ministère des Affaires étrangères va essayer de transmettre le message«en off» à travers les médias et ne pas répondre directement dès lors que le roin’a pas fait non plus une offre officielle.