L’ambassadeur d’Algérie en France Abdelkader Mesdoua était ce lundi matin l’invité de jeanPierre El Kabach, sur CNEWS pour parlerde la situation politique explosive en Algérie, au lendemain de la décision du président Bouteflika deremplier pour un cinquième mandat, envers et contre la volonté de la rue vent debout contre sa candidature.
« Je vous le dit, le président Bouteflika est bienvivant, ce n’est pas le système qui adécidé à sa place, c’est lui qui a pris en son âme et conscience la décision de rempiler après une évaluationde la situation », réplique l’ambassadeurqui concède néanmoins que le président « ades ennuis de santé, il n’a plus la santé de ses vingt ans, mais il a toujourssa tête, il est physiquement apte, c’est toujours lui qui prend les décisions ».
A la question de savoir pourquoi il sereprésente pour un cinquième mandat , Abdelkader Mesdoua avance que « leprésident Bouteflika estime qu’il aencore quelque chose à apporter pourmener le paquebot Algérie à bon port ».
Au sujet des absences de Bouteflika et ses rares apparitionspubliques, qu’il ne nie pas d’ailleurs, le représentant de l’Algérie à Paris rappelle néanmoins que « Bouteflika a reçu des personnalités », rappelant à ce propos au journaliste qu’il « existe dans le monde des responsablespolitiques qui ont des difficultés desanté, ce n’est pas que Bouteflika ».
Abdelkader Mesdoua, qui n’a pas du tout tenté d’éluder lesujet tabou de la santé du président, préfère ramener la discussion sur alettre testament (donnée dimanche enexclusivité par Algérie1) et particulièrementsur la « Conférence nationale souveraine » qui doit déboucher sur une remise à plat du système politiquealgérien, plus que jamais non pas en besoin d’un lifting en surface, mais d’unechirurgie en profondeur.
Pour Mesdoua, le président Bouteflika, qui a ses partisans en Algérie, est le mieux indiquépour accompagner une transition paisible et apaisée vers une deuxièmerépublique », ajoutant qu’il appartient à la « Conférence nationalesouveraine d’arrêter les échéances, les ressorts et les articulations des changementspolitiques ».
Parlant de la présidentielle du 18 avril, l’ambassadeur d’Algérieen France est convaincu que le président Bouteflika sera réélu, vu son aura et son bilan », assurant à cepropos que les élections se dérouleront dans la transparence et la régularitéet que des observateurs de l’ONU, la Ligue arabe, et l’OCI seront présent.
Au sujet des manifestations qui secouent larue depuis deux semaines, Abdelkader Mesdoua, y voyant le verre à moitié plein, estime qu’il s’agit d’un « exercice démocratique, d’un signe de bonnesanté de la démocratie en Algérie ».
Il se félicite par ailleurs de leur caractère pacifique,témoin selon lui, de « la maturité politique et de la prise de consciencedes citoyens algériens ».
Abdelkader Mesdoua convient avec le journaliste du malaisede la jeunesse en Algérie, qui représente 70% de la population des 39 millionsd’habitants et comprend aussi le désirde changement politique réclamé par cette jeunesse.
« Mais chaque pays a son rythme de changement enfonction de son histoire et de sa sociologie » ajoute Mesdoua qui défend l’idéed’une transition en douceur et dans la sérénité ».
Au sujet du choix du vendredi pour les marches et cettecrainte qu’il y ait des islamistes derrière, l’ambassadeur, rassurequ’en Algérie il y a des islamistes, des laïcs, des modernistes, mais le plusimportant est que ces marches continuent à se dérouler dans le calme sansquelques attitudes attentatoires que ce soit ».
Enfin par rapport à l’attitude de la France qui observe non sans intérêt ce qui se passeen Algérie, mais sans aller plus loinpour éviter le procès en ingérence, Abdelkader Mesdoua trouve que « c’estnormal que la France soit interpellée parce qui se passe en Algérie, vu notre histoire commune, la mémoire et la communauté algérienne en France ».