Après avoir accepté, depuis 1994 au moins, d'être le bon à tout faire, docile et silencieux, de la république, voilà un Bensalah achevant mission par une victoire qui mérite son nom, une victoire sur tous ceux qui ont toujours à peine condescendu à lui reconnaître son utilité.

Premier des «  Quatre B  », il n'a pas capitulé devant l'adversité de la rue parce qu'il s'est aguerri en vivant de longues années en prise avec les paniers à crabes qu'étaient les composantes du conseil national de transition, de l'Assemblée populaire nationale et du Conseil de la nation.

Ce personnage modeste et discipliné mérite notre plein respect, car il est jusque-là indemne de la corruption. Il laissera dans l'histoire politique de notre pays le souvenir d'une force tranquille qui n'a point démérité de la République algérienne, n'en déplaise à ses détracteurs et à tous ceux qui l'auront injustement sous-estimé.

Pourtant affecté par l'âge, la maladie et agressé par l'injuste vindicte de la rue, il a tenu bon au timon, contre vents et marées, et assuré sa mission sans que rien n'ébranle sa volonté de mener le navire Algérie en détresse, à bon port.

Le nouveau président de la République devrait, aussitôt investi et fait « Sadr »de l’Ordre du Mérite National, lui rendre, au nom de la nation, l'hommage qu'il mérite en l'élevant séance tenante, lui et le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah, à la dignité de «  Athir  » de l'Ordre du Mérite national.