C’est un Menasra amer et déçu quis’est présenté ce matin devant les journalistes pour une première évaluationdes résultats des élections locales de jeudi, marquant un recul du parti.

« On a tué l’espoir, on afait un coup d’Etat à la démocratie », s’est insurgé Abdelmadjid Memasraen parlant aussi de « fraude flagrante »

Et de renchérir à ce propos, enexpliquant que « la fraude, c’est un système rodé et opérationnel, contrelequel il est difficile de se battre, il fait partie de l’ADN de notre systèmepolitique »

Des preuves, le chef du MSP endonne à la pelle, mais préfère surtout focaliser sur ce qui s’est passé àReghaia et Bordj El Kiffan, avant d’accuser ouvertement les magistrats « departialité » en faveur des partis du gouvernement.

Abdelmadjid Menasra dénonce aussice qu’il qualifie de violation de la loi, s’agissant des votes des militaires.  Il cite le cas de  la wilaya de Tindouf. « Vous savez très bienque dans cette wilaya, pour des raisons sécuritaires, le nombre de militaireset supérieur à la population locale, il se trouve que les voix de ces militairesqui ont voté dans les casernes, sont données à un parti politique. Lesmilitaires devaient voter par procuration dans leur lieux de résidence et non dansles casernes »

Au sujet du recul du MSP, sonprésident s’en etonne et égrène devant les journalistes des chiffres, les siens,qui prouvent, au contraire, une évolution par rapport aux élections locales de2012,   durant lesquelles le parti était en compétition le cadre d’une coalition islamiste.

« en 2012, le MSP avaitgagné 29 APC et 16 APW, aujourd’hui nous avons gagné 50 APC et 23 wilayas. Lenombre total d’élus en 2012 était de 1270, maintenant il est de 1385. Le nombre devoix en 2012 était 465.000, aujourd’hui, il est de 650.000. Où est le recul ? Entermes de voix, nous sommes la troisième force politique »

En revanche, admet l’intervenant « ladémocratie a gravement reculé, la fraude était flagrante, des moyens de l’Etatont été utilisés au profit des partis politiques »  

Mais tout en se présentant dans laposture de la victime, Menasra assure que le MSP va lutter contre l’injustice « avecla politique de la participation », étant persuadé que, in fine, l’argentsale perdra, la légitimité triomphera. »