Au lendemain de sa longue tournée, entamée depuis le 31 juillet dans lamajorité des pays arabes, le ministre des affaires étrangères, AbdelkaderMessahel, a convié, dimanche, certains organes de presse, dont Algérie1,à une rencontre informelle autour des principales saillies de son périple deplus d’une dizaine de jours.
Une mission, faut-il le rappeler, instruite par le président de laRépublique, Abdelaziz Bouteflika et qui l’a mené en Arabie Saoudite, Egypte,Qatar, Oman, Koweit, Jordanie Irak et Bahrein. Une région dont Messahel souligne d’emblée les aspérités, à travers «desmutations profondes, des conflits et des activités terroristes» explique-t-il.
D’un point de vue éminemment politique, une quintessence des nombreuxentretiens qu’a eus le chef de la diplomatie algérienne avec les principauxdirigeants arabes fait ressortir «la volonté» de ces derniersà œuvrer dans les sens de trouver les solutions à même de surmonter lesdifficultés conjoncturelles.
Un cadre où l’Algérie peut évoluer aisément sur la base de ses principesimmuables sur le respect de la souveraineté des Etats et la recherche dessolutions pacifiques à tout conflit. Une posture qui a permis à Messahel de percevoir que l’Algérie étaitune «voix écoutée» par l’ensemble de ses interlocuteurs durantsa tournée.
Mais pas seulement. Sa longue avance dans la lutte contre le terrorisme,l’extrémisme violent et la déradicalisation, à laquelle le MAE vient de dédierun manuel, en fait une référence de premier ordre dans un monde arabe «enpleine ébullition» et fortement exposé au phénomène.
Dans ce contexte, et notant, non sans une certaine fierté, que lapublication du rapport Gallup classant l’Algérie dans le top ten des pays lesplus sûrs du monde a coïncidé avec sa tournée, Messahel a ensuite glissé sur uncap qui se met doucement en place au chapitre de la diplomatiealgérienne : l’axe économique pour lequel Messahel prône la communicationà outrance et les conditions optimales du climat des affaires.
Sur ce plan, il fera part de la mise sur pied de plusieurs commissions mixtesavec les pays du Moyen-Orient.
Par ailleurs, interpellé sur le rôle de l’Algérie dans les conflits libyenset maliens, que d’aucuns voient devenir obsolète, Messahel a mis en avant satournée en plein cœur des territoires libyens où il a avait rencontrél’ensemble des parties en conflit, signalant que pour le Mali, «laquatrième mouture de l’accord de paix, la plus importante a été signée àAlger» a-t-il fait observer avant de soutenir, tranchant : «Nousne faisons pas de la diplomatie -spectacle !»
Enfin, évoquant le rapatriement des migrants subsahariens, le MAE a affirméque cela se faisait de concert avec les pays d’origine et suivant les règleshumanitaires, soulignant en même temps l’impératif d’endiguer un phénomène quiprenait dangereusement de l’ampleur car constituant un terreau fertile «aucrime organisé et des réseaux criminels», a soutenu Messahel.
Précisant sa pensée, il dira: "nous avons constaté un flux qui n’estpas normal », notant des liens entre l’immigration clandestine et lecrime organisé.
« Les migrants qu’on retrouvedans les rues d’Alger ont-ils traversé le Tanezrouftseuls ? Le désert est impitoyable. Comment ont-ils traversé s’il n’y a pasd’organisation ? S’ils ne sont pas transportés ? S’ils ne sont pas nourris ? » a -t-il illustré en conclusion.