Les 380 étudiants (aussi bien ceux de la première année que les inscrits au grade de master) du département de génie biomédical de l'université Abou-Bakr Belkaïd de Tlemcen, poursuivent une grève radicale depuis le 9 avril dernier. Ils ne réclament rien d'autre que la reconnaissance de leur diplôme par la Fonction publique, particulièrement le ministère de la Santé et les différents CHU.
Selon un étudiant gréviste "les hôpitaux préfèrent embaucher des diplômés en physique médicale plutôt que des ingénieurs en génie biomédical. Pourtant notre faculté, l'unique en Algérie qui assure une formation dans cette filière et qui regroupe des étudiants venus des 48 wilayas, exige aux candidats, un baccalauréat avec une note d'au moins 14 sur 20. Mais cela n'empêche pas qu'au terme de nos études, nous sommes livrés à nous-mêmes et condamnés au chômage, du fait que nos diplômes ne sont pas reconnus".
Depuis le 16 mai, la situation s'est même aggravée puisque les étudiants grévistes ont bouclé les accès de tout le pôle technologique de Chetouane, dépendant de l'université de Tlemcen, empêchant ainsi 4000 étudiants de différentes filières d'accéder à leurs facultés, notamment ceux des départements d'architecture et de génie civil et les dizaines d'étudiants venus de plusieurs pays d'Afrique qui sont inscrits à l'Institut panafricain de Chetouane. Tous ces étudiants ont été réorientés néanmoins vers d'autres structures pour clore leur année universitaire et passer leurs examens.
Pour M. Djamel-Eddine Sebbagh, le vice recteur de l'université Abou-Bakr Belkaïd de Tlemcen "le processus pour trouver une solution aux revendications des étudiants grévistes a été lancé. Le ministère de la Santé a accepté de les prendre en charge, à l'issue de deux réunions tenues récemment à Alger. Il n'y a pas lieu d'adopter des positions extrémistes et nous exhortons les étudiants grévistes à la sagesse".
"Une centaine d'ingénieurs en génie biomédical arrivent chaque année sur le marché du travail en Algérie, qui sont formés pour assurer la maintenance des équipements électroniques médicaux, soit 2 ingénieurs par wilaya, c'est peu dans un pays malade de ses hôpitaux et dans lesquels les scanners et autres IRM sont régulièrement en panne" nous lance, avant de nous quitter, un étudiant gréviste en colère.