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A Marrakech, un colloque rend hommage à Mohammed Dib pour le 14e anniversaire de son décès

26-05-2017 13:43  Amine Bouali

Un "colloque- hommage" sur le regretté écrivain algérien Mohammed Dib s'est tenu le 20 et 21 mai dernier à Marrakech, la grande ville touristique marocaine, pour commémorer le 14e anniversaire de la disparition de l'auteur de la fameuse trilogie "Algérie".

Initié par la Société internationale des amis de Mohammed Dib (que préside sa fille Catherine Dib) avec le soutien de l'ambassade de France à Rabat et la ville de Marrakech, cette rencontre littéraire a réuni plusieurs spécialistes de l'œuvre de Mohammed Dib, notamment Charles Bonn, qui enseigne actuellement, après plusieurs années de professorat à la Sorbonne à Paris, la littérature maghrébine d'expression française à l'université de Lyon 2, Paul Siblot, professeur émérite à l'université de Montpellier 3, Hervé Sanson l'enseignant-chercheur spécialiste de l'œuvre de Dib, ainsi que des enseignants universitaires marocains passionnés de l'œuvre prolixe du grand écrivain algérien, comme Anouar Ouyachchi de l'université de Meknes, Abdelaziz Amraoui, professeur à la faculté des lettres de Safi et Thami Benkirane de l'université de Fes.

La manifestation littéraire de Marrakech a offert, par ailleurs, l'occasion à des lycéens de la ville ocre marocaine de donner une représentation théâtrale à partir du fameux roman de Dib "La grande Maison" ainsi qu'à des jeunes slameurs français de créer un spectacle de poésie-slam inspiré de l'œuvre de l'écrivain.

Nous citerons, pour conclure cet article, un passage de l'intervention de Paul Siblot au cours de ce colloque de Marrakech, lorsqu'il a déclaré que, "dans le débat confus sur la "nationalité littéraire", Mohammed Dib a revendiqué, tout à la fois un libre usage de la langue française, en même temps que l'indiscutable référence algérienne de son oeuvre". Une précision qui réitère, par delà les chemins mystérieux et parfois obscurs de la création littéraire, le profond ancrage de Dib dans la mémoire vive de l'Algérie.

Puis nous, nous interrogerons (avec un peu de malice, il est vrai!) sur l'identité de la muse qui a inspiré la tenue d'un colloque-hommage à Dib, dans la ville de Marrakech, pour célébrer le 14e anniversaire de son décès, plutôt que dans la capitale de son pays, Alger.

Mohammed Dib a acquis, par la force de son  talent, une dimension internationale mais il est triste de voir sa mémoire servir de prétexte à un probable et sournois "règlement de compte" d'ordre politique.

Né le 21 juillet 1920 à Tlemcen et décédé le 2 mai 2003, dans son appartement de La Celle Saint Cloud, dans la région parisienne (un logement que lui avait déniché, à la fin des années 1950, son ami, le poète Louis Aragon) Mohammed Dib se sentait, certes, un  citoyen du monde mais il a gardé de son enfance tlemcenienne et de son engagement pour la cause de son pays alors colonisé, une âme profondément algérienne. L'immense oeuvre littéraire qu'il a obstinément bâtie, le prouve.



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