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À presque 140 dollars, le baril de Brent près d’un record absolu : Les traders parient désormais sur un pétrole à 200 $ pour la fin du mois

08-03-2022 16:53  Djamil Mesrer

Lorsque certains traders ont parié en septembre 2021 que le pétrole pourrait atteindre 200 dollars le baril d'ici la fin de l'année, peu y croyait. Maintenant que les prix ont atteint 130 dollars tôt lundi, un pétrole à 200 dollars d'ici la fin du mois de mars n'est pas si impensable, si bien que même les grandes banques d'investissement prévoient qu'une interdiction du pétrole russe ferait aisément grimper les prix à 150 dollars, voire à 200 dollars.

Les cours du pétrole grimpaient de plus de 5 % mardi alors que le président américain Joe Biden s’apprête à annoncer un embargo sur le pétrole russe aux États-Unis, selon des informations de presse. 

L’idée que le premier consommateur mondial d’or noir va devoir se passer du brut russe en raison du conflit en Ukraine poussait le prix du Brent de mer du Nord, référence européenne, à 130,59 dollars (+5,99 %) vers 9 h 50.

Désormais, les traders d'options ont considérablement augmenté les paris que le pétrole pourrait atteindre 200 $ dès ce mois-ci. Les traders profiteraient de ces options d'achat si les cours du pétrole atteignaient ces niveaux.

Selon les données d'ICE Futures Europe compilées par Bloomberg, plus de 1 200 contrats ont été échangés lundi pour l'option d'achat du futur BrentBRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. pour mai à 200 dollars le baril. En raison de la négociation active d'options ces derniers jours, le prix d'achat de ces options est monté en flèche.

Par exemple, les options sur le pétrole à 200 dollars sur les futures Brent de mai - expirant le 28 mars, soit trois jours avant l'expiration du contrat - ont vu le prix d'achat augmenter de 152 %. Le prix de l'option d'achat d'un baril à 150 dollars en juin a doublé et celui des options d'achat de 180 dollars a augmenté de 110 %, selon les données de la bourse citées par Bloomberg.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI), référence américaine, pour livraison en avril gagnait 6,72 % à 127,42 dollars. 

Après une légère accalmie mardi matin, les cours s’approchaient à nouveau de leurs sommets depuis 2008, atteints lundi, à 139,13 dollars pour le Brent et à 130,50 dollars pour le WTI. 

Alors que les combats se poursuivent en Ukraine, les investisseurs sont focalisés sur l’idée que le pétrole va être touché directement par des sanctions venues des États-Unis, selon des informations de presse. 

Le chef de l’État américain s'est exprimé ce mardi pour annoncer l'interdiction d'importer du pétrole russe.

Joe Biden se démarque ainsi de ses homologues européens, qui se sont pour l’instant refusés à un embargo. L’Europe est, dans son ensemble, nettement plus dépendante des approvisionnements russes, qui représentent 40 % de sa consommation en gaz naturel et 30 % environ pour le pétrole. 

En revanche, seules 8 % des importations américaines de brut et produits pétroliers venaient de Russie en 2021, et les États-Unis n’importent pas de gaz russe. 

« Les inquiétudes sur une telle annonce font monter les prix », commente Fiona Cincotta, analyste chez City Index, qui souligne que cela « alimente les craintes sur l’inflation ». 

Deuxième exportateur mondial, « la Russie n’est pas un producteur dont les extractions peuvent être aisément compensées par d’autres », souligne Giovanni Staunovo, analyste chez UBS. 

Certains acheteurs de pétrole évitent déjà autant que possible d’acheter auprès d’entreprises russes : « Tous ont en mémoire les sanctions subies par les entreprises européennes qui avaient commercé avec l’Iran alors que ce pays était soumis à des sanctions », explique Benjamin Louvet, analyste chez OFI AM. 

Volatil, le cours du gaz européen, qui avait atteint lundi un sommet historique à 345 euros le mégawattheure, s’inscrivait en baisse de 5,4 % mardi à 215,00 euros. 

« Le marché a été en partie rassuré par le chancelier allemand qui a affirmé que les sanctions ne toucheraient pas le gaz », commente Barbara Lambrecht, de Commerzbank. (Avec agences)



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