Le président Liamine Zeroual ne pouvait rester indéfiniment indifférent, dans sa retraite auressienne aux convulsions politiques que vit l’Algérie qui s’achemine vers une élection présidentielle, à tout le moins source d’inquiétudes et de questionnements.
« Aujourd’hui, la survenance d’une série d’évènements et de déclarations, autant multiples qu’inhabituels, notamment à la veille d’une importante échéance électorale, m’a mis dans l’obligation morale de m’exprimer et de partager mes sentiments et mes craintes avec mes concitoyens algériens », écrit-il dans un long communiqué (voir texte intégral sur Algérie1) envoyé à certains journaux.
Pour l’ex président de la république , « ce qui se passe aujourd’hui sur la scène nationale ne peut laisser indifférent et interpelle la conscience de tout citoyen algérien jaloux de l’indépendance de son pays et mesurant à sa juste valeur le coût exorbitant des sacrifices consentis pour la recouvrer ».
Le président Zeroual impute implicitement la situation actuelle que vit l’Algérie au président Bouteflika , pour avoir violé la Constitution en en 2008.« La révision de la Constitution algérienne en 2008, notamment l’amendement de son article 74, relatif à la limitation des mandats présidentiels à deux, a profondément altéré le saut qualitatif qu’exigeait l’alternance au pouvoir et a privé le processus de redressement national de conquérir de nouveaux acquis sur le chemin de la démocratie » déplore t-il en estimant qu’« Il est éminemment important de rappeler que l’alternance au pouvoir a pour vocation de consolider la solidarité intergénérationnelle, de conforter la cohésion nationale et d’instituer les bases structurantes d’une stabilité durable ».
Pour l’ex président de la république « L’alternance au pouvoir a également pour vocation de fortifier la démocratie et de crédibiliser les institutions de la république qui en sont la plus précieuse émanation. Enfin, l’alternance au pouvoir a pour finalité d’assurer les meilleures conditions d’avènement, sans grands heurts, d’un Etat moderne ».
Le président Zeroual se démarque aussi indirectement du quatrième mandat de Bouteflika en estimant que la fonction présidentielle implique des « capacité physiques ». Ce qui n’est pas le cas du président en exercice dont la santé reste problématique ce qui a été confirmée hier par Abdelaziz Belkhadem qui soulignait la nécessaire rééducation fonctionnelle de ses membres inférieures
Le président Zeroual, semble aussi appuyer l’idée de la transition lancée par de nombreuses personnalités politiques, dont Mouloud Hamrouche, Said Sâadi , Ahmed Benbitour. Et à ce propos, il écrit encore dans son communiqué : « C’est pourquoi, le prochain mandat présidentiel doit s’inscrire dans le cadre d’un grand dessein national et offrir l’opportunité historique d’œuvrer à réunir les conditions favorables à un consensus national autour d’une vision partagée sur l’avenir de l’Algérie (…). Ce mandat-transition constituera la première étape sérieuse d’un saut qualitatif vers un renouveau algérien, plus conforme aux aspirations légitimes des générations post-indépendance et en harmonie avec les grandes mutations que connait le monde ».