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Zeroual-Hamrouche : Même combat

24-03-2014 17:32  Rafik Benasseur

La nouvelle sortie médiatique de Mouloud Hamrouche qui coïncide avec le début de la campagne électorale n'a sans doute rien de banal.

Sur les colonnes d'El Watan et El Khabar, l'ex chef du gouvernement à voulu (re) lancer son message en faveur d'une période de transition qui éviterait au pays de mauvaises surprises "avec ou sans 4ème mandat".

L'importance de l'exégèse Hamrouchienne est d'autant plus importante à souligner qu'elle intervient quelques jours seulement après le coup de gueule de l'ex président de la république Liamine Zeroual.

Il serait dommage de ne pas prêter attention à ces voix de raison qui mettent en garde contre une impasse politique potentiellement explosive.

"Le problème ne se pose pas en terme d'être pour ou contre une quatrième mandature. Il y a des problèmes graves qui se posent et d'autres qui vont se poser immédiatement après la présidentielle, avec ou sans quatrième mandat" pense Mouloud Hamrouche qui reprends à quelques détails prés les mêmes appréhensions que celles de Zeroual.

Mais Mouloud Hamrouche met le doigt sur la plaie : "Ces menaces viennent du risque de l'effondrement du système.

Problèmes graves

Un système qui a atteint ses limites, qui ne peut plus se renouveler, ne peut plus gouverner dans la cohérence et la cohésion. Car, il n'est plus porteur du projet national ".

Ainsi, au-delà de la réélection quasi acquise de Bouteflika, selon la sacro-sainte règle du système qui succède à lui-même, l'ex chef du gouvernement, craint que ce soit la goute qui va faire déborder le vase de ce même système.

Pourquoi ? Hamrouche se dit convaincu que le régime est définitivement atteint de la ménopause politico-intellectuelle qui lui fait imposer des choix anachronique voire dangereux au pays. D'où sa crainte de voire le système imploser. "(...) la façade politique (du régime NDLR) a cru qu'elle est autorisée à faire abstraction du projet national. Personne, aujourd'hui, n'a le discours sur le projet national. Y compris le chef d'État actuel ", tranche Hamrouche pour qui le maintien de ce système est porteur de graves dangers pour l'Algérie.

Sauver le système ou l'Algérie ?

L'ex chef du gouvernement a dans ce même ordre d'idées salué la lettre de Liamine Zeroual qui a critiqué la suppression de la limitation présidentielle et appelé à un mandat de transition.

"J'ai été heureux de voir l'ancien président de la République, Liamine Zeroual, exprimer la même inquiétude et préciser ce que devrait être le contenu de la future mandature", s'est-il réjouit.

Voilà qui est de nature à impulser une réflexion nationale sur une période de transition que les tenants du quatrième mandat regardent avec dédain comme si leurs intérêts devaient primer sur ceux des algériens. Pour Sellal et compagnie, il n a bien sûr aucune crise ni aucun danger. Et surtout, qu'ils sont la solution est non pas le problème.

Mais le coup de gueule de Zeroual, la peur panique de Hamrouche additionnées à toutes ces voix craintives de l'opposition qui boycottent le scrutin et attirent l'attention sur les risque encourus, ce qui veulent sauver le système seraient mieux inspirés d’œuvrer à sauvegarder plutôt l'Algérie.

Et comme l'a signifié à juste titre Hamrouche la présidentielle ne changera strictement rien à ces voyons rouges qui clignotent dans le ciel algérien.



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