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Yousfi : les entreprises étrangères impliquées dans les scandales de corruption interdites de partenariat avec l‘Algérie.

20-06-2013 18:47  Lila Ghali

Les entreprises étrangères impliquées dans les affaires de corruption en Algérie sont désormais sur une liste noire, a révélé jeudi le ministre de l’Énergie et des Mines Youcef Yousfi, sans préciser l’identité de ces entreprises. « Toutes les entreprises étrangères impliquées dans les affaires de corruption sont désormais mises sur une liste noire en Algérie et n’auront plus la possibilités de conclure des contrats de partenariat avec l’Algérie » , a t-il déclaré devant les députés , en réponse à la question d’un député islamiste de NAHDA qui l’interrogeait sur les dernières déclarations du ministre à propos de l’affaire Sonelgaz.

Le ministre de l’énergie prévient que l’Algérie ne se limitera pas à interdire d’activités ces entreprises étrangères blacklistées, mais « demandera des réparations pour les entreprises dont la responsabilité sera établie par la Justice et toutes les personnes dont la culpabilité aura été prouvée ». En vue de combattre le phénomène de la corruption qui a touché les entreprises relevant du secteur de l’énergie, notamment le géant pétrolier Sonatrach et l’entreprise de production de l’électricité Sonelgaz, Youcef Yousfi a expliqué que « des mesures préventives ont été prises, notamment un contrôle interne rigoureux pour toute conclusion de contrat de partenariat et cela dans le cadre de la défense des intérêts de l’Algérie ».

Le ministre de poursuivre en ajoutant « il y a un cadre réglementaire de lutte contre la corruption et nous sommes déterminés à le mettre en application avec toute la rigueur exigée ». Revenant sur les affaires de Sonatrach1 et Sonatrach 2, qui sont actuellement au niveau de la Justice, le ministre de l’Energie appelle à « laisser la Justice faire son travail, elle est la seule habilitée à connaitre de ces affaires en toute sérénité et selon le rythme qu’elle décidera et qu’elle juge adéquat ». Youcef Yousfi admet implicitement que ces affaires de corruptions qui font le miel des journaux algériens ont provoqué des dégâts et c’est la raison pour laquelle il estime que « la lutte contre la corruption ne doit pas conduire à la déstabilisation du secteur de l’énergie qui est le moteur de l’économie nationale ».

Enfin, Youcef Yousfi, rappellera que son département « est déterminé à défendre l’image des entreprises du secteur ainsi que leurs cadres qui exercent leurs responsabilités en toute intégrité ».

Pour rappel, lundi, Youcef Yousfi avait déclaré que le directeur général actuel de Sonelgaz Nouredine Bouterfa, son prédécesseur Abdelkrim Boughanem ainsi que quinze cadres de l’entreprise étaient placés sous contrôle judiciaire pour « violation » du code des marchés portant réalisation de deux centrales électriques : celle de Terga à Ain Témouchent (500km à l’ouest d’Alger et celle de Koudiat Edraouech à El Taraf (600km à l’est d’Alger). Cependant le lendemain, il reviendra sur ses déclarations pour dire que le patron de Sonelgaz est hors de cause puisque il l’accompagnait dans une de ses visites.

Ces deux centrales ont été réalisées par les entreprises Alsthom et Général Electric, alors que la troisième, Hadjeret Enous (dans la wilaya de Tipasa) est réalisée par l’entreprise canadienne SNC Lavalin, laquelle, aurait surfacturé les travaux. Les entreprises étrangères dont les noms sont cités régulièrement dans des affaires de corruption sont les groupes italien Eni et Saipem; Alsthom, général Electric et BRC, une autre filiale du groupe américain Haliburton. Mais apparemment, ce n’est que la partie visible de l’iceberg et avec les langues qui commencent à se délier et les services qui commencent à fouiner, c’est vraisemblablement tous les grands chantiers, depuis quinze ans, qui sont sujets à des malversations financières.



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