Le ministre de l'énergie et des mines, Youcef Yousfi a reconnu aujourd’hui à Alger que l'Algérie, à l'instar d'autres pays producteurs de gaz, "fait face à de grandes pressions" de la part de ses clients, en vue de réviser ses contrats gaziers à long terme.
"Nous faisons face à de grandes pressions de la part de nos clients. Tous les grands producteurs font face à de telles pressions notamment de la part de l'Europe, en vue de modifier les contrats à long terme en contrats à court terme", a-t-il dit, réaffirmant que l'Algérie respecte toujours ses engagements.
Nous avons des contrats que nous devons respecter et nous sommes en contact avec d'autres producteurs dans le cadre du forum des pays exportateurs de Gaz" afin de coordonner nos positions. Les contrats à court terme ne profitent ni aux producteurs, ni aux consommateurs, car "on ne peut risquer de perdre des milliards de dollars d'investissements dans les domaine de la recherche, de la production, de la liquéfaction et du transport, sans s'assurer de la commercialisation des quantités de gaz produites et de la rentabilisation de nos investissements", a-t-il affirmé.
Les consommateurs veulent "des prix indexés sur les prix du pétrole et qui varient même en fonction des changements climatiques ou à ceux de l'électricité. Ceci n'est pas dans l'intérêt des producteurs", a indiqué le ministre. Il y a des compagnies relevant de Sonatrach "qui commercialisent le gaz algérien en Europe dans le cadre des contrats à court terme mais à de faibles quantités, en vue de permettre à Sonatrach d'acquérir l'expérience dans ce domaine".
Par ailleurs, M. Yousfi a rappelé que l'Algérie ne rencontrait aucun problème dans la commercialisation de son gaz notamment vers l'Europe. "Il existe des offres supplémentaires du Nigeria, du Qatar, des Etats-Unis et de la Russie. Cependant, les producteurs ne sont pas actuellement en compétition, d'autant que les opérations de commercialisation concernent des contrats à long terme", a précisé le ministre, soulignant que l'Algérie ne compte pas seulement sur un seul marché". "Nous avons entamé récemment l'étude d'autres marchés comme l'Asie vers où nous avons commencé à exporter certaines quantités de gaz, puisque nous ne devons pas compter toujours sur le même marché", a-t-il estimé.
La crise de la distribution du gaz butane et capacités de stockage
Sur le volet interne, le ministre de l'énergie et des mines M. Youcef Yousfi a déclaré en outre que la crise née de la distribution des bouteilles de gaz butane à cause des intempéries a obligé le Gouvernement à réfléchir à augmenter le stock national de ce produit pour le porter à 30 jours au lieu de 10 jours pour faire face à toute éventualité à l'avenir.
Dans une déclaration à la radio nationale le ministre a indiqué que la production nationale de gaz butane couvrait les besoins du marché national puisque 110 à 115 millions de bouteilles sont enfûtées annuellement, mais en raison des mauvaises conditions climatiques survenues depuis le début du mois courant la demande pour ce produit a augmenté ce qui a provoqué l'épuisement du stock national estimé à 10 jours.
"Cette crise a révélé des carences au niveau de la distribution des produits pétroliers" a ajouté le ministre soulignant qu"'un programme national est en cours d'élaboration pour porter le stock national de 10 jours à un mois et dont le trésor contribuera à son financement à hauteur de 200 milliards de dinars.
Parallèlement à cette opération le Groupe Sonatrach a entamé un programme de réalisation d'une raffinerie et de nouvelles stations de raffinage pour répondre à la demande en produits pétroliers pour les quarante années à venir et mis au point un projet de stations pour l'approvisionnement en gaz propane des régions isolées où l'acheminement de bouteilles de gaz butane s'avère impossible en raison des mauvaises conditions climatiques.
Ces mesures permettront de faire face à des situations similaires d'extrême urgence, a poursuivi le ministre qui a affirmé que le programme national de raccordement aux réseaux de gaz et d'électricité est sur la bonne voie.
A ce propos le ministre a indiqué que le raccordement au réseau national d'électricité a atteint 98 % alors que celui du gaz est à 50 pc pour 3 millions de clients alors que 220.000 foyers sont raccordés aux deux réseaux chaque année. Par ailleurs le ministre a appelé les citoyens qui contestent le passage des canalisations pour le raccordement au gaz à travers leurs terres d"'être compréhensifs et de tolérer le passage de ces canalisations pour l'intérêt général".