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Vivement le 18 avril

26-03-2014 18:36  Rafik Benasseur

Elle est vraiment drôle cette campagne électorale qui peine à capter l’attention des algériens à son quatrième jour. Déjà quelle est mal embarquée avec ce lourd handicap que le plus sérieux candidat, Abdelaziz Bouteflika en l’occurrence, en est aux absent, contraint de confier la promotion et la «vente» de son 4ème mandat à Belkhadem, Ouyahia, Sellal, Bensalah, mais surtout au trio de chefs de partis Benyounès-Ghoul- Saadani.

On a peine à croire qu’il s’agit d’une campagne électorale pour la présidentielle tant le discours vole trop bas. Alors que Sellal et ses amis tentent de charmer les auditoires par la récapitulation des «Injazates» (réalisations) depuis 1999 saupoudrées de quelques promesses de les poursuivre, les autres candidats affichent une indigence programmatique qui en dit long sur leur «taille» de prétendant à la présidence de la république.

Entre un Ali Faouzi Rebaine qui annule son meeting faute de public et Moussa Touati qui a préféré pour la même raison déambuler dans les rues de Ghardaià, pas facile de donner un crédit à une campagne bas de gamme…

A côté, Mme Louiza Hanoune tient un discours qui apporte du grain à moudre à celui de Abdelmalek Sellal qui met en garde contre l’instabilité. A croire que ces deux animateurs censés êtres des adversaires se sont partagés les rôles !

Comme en 2004 et 2009, Louiza Hanoune surfe sur le thème des «menaces étrangères»en assénant à tout bout de champ que l’Algérie serait «la cible» et que la présidentielle risque de faire voler en éclat l’Etat national...

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, la candidate du parti des travailleurs joue quelque part le rôle de VRP au profit de son concurrent Bouteflika.

Durant tous ces meetings et ses prestations dans les médias, Louiza Hanoune s'attaque à Ali Benflis, mais jamais à Bouteflika dont elle est censée critiquer le bilan pour faire valoir son programme.

Dans sa posture, elle s’attaque également à tous ceux qui critiquent les trois bilans du président sortant. Après avoir chargé le mouvement «Barakat», elle s’en est prise aux boycotteurs mais surtout au chef du MSP Abderrazak Mokri qu’elle a qualifié d’agent de l’étranger….

Et c’est pour cela que Mokri lui a rétorqué, en investissant d'une manière éhontée la sphère de la vie privée, une ligne rouge, sa petite histoire avec le…vin rouge au Mans. Il l' a aussi accusé d'avoir des accointances avec des milieux juifs en France.

C’est le premier dérapage de cette campagne électorale sans relief qui a du mal a intéresser les algériens qui la trouvent insipide.

Facteur aggravant, cette campagne prend l’allure d’une simple formalité tant pour beaucoup, le résultat du scrutin est déjà connu. Autant dire, vivement le 18 avril pour qu’on en finisse !

 



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