Mardi, en tout début de matinée, le directeur de cabinet du président de la République, Ahmed Ouyahia, avait pris  son téléphone pour informer l’ambassadeur d’Allemagne à Alger de l’indisponibilité du président Bouteflika à recevoir la chancelière Angela Merkel en raison d’une subite "bronchite aiguë".

Selon des indiscrétions, Ahmed Ouyahia aurait insisté auprès de son interlocuteur pour le report de cette visite. Informée, la chancelière, tout en compatissant, a convenu de bonne grâce de la nécessité du renvoi, s’agissant d’un cas de force majeure.   

Cependant, des observateurs ont estimé que la visite aurait bien pu être maintenue, d’autant que la Chancelière et l’importante délégation qui l’accompagnait étaient sur le point d’embarquer. D’autant aussi que le Premier ministre Abdelmalek Sellal,  qui a eu à représenter le président Bouteflika dans plusieurs capitales étrangères, y compris d’ailleurs à Berlin où il avait été reçu par Angela Merkel le 11 janvier 2016, aurait pu faire le « job ».

En insistant sur le report de la visite,  Ahmed  Ouyahia a fait une sorte de croche-pied à Sellal pour le priver d’être l’interlocuteur de la chancelière à Alger et de parfaire ainsi sa stature internationale. Mais le Premier ministre, rompu aux manoeuvres du sérail, a tout de suite compris la manigance. D’où son coup de téléphone à Mme Merkel pour l’informer officiellement du renvoi de la visite. Un coup de fil dont il a d’ailleurs répercuté  aussitôt le contenu sur sa  page Facebook.