L'Algérie et la Russie sont liées par un Partenariat stratégique signé en avril 2001 à Moscou. Lors de différentes commissions mixtes algéro-russe, il a été souligné les convergences surtout politiques et l'effort de la Russie et de l'Algérie pour stabiliser le cours du pétrole et un appel a été lancé pour un élargissement de la coopération fondé sur un partenariat gagnant/gagnant entre les deux pays qui sont dérisoires.
1.-Situation de l’économie russe
-Avec un territoire de 17 M de km² (soit 33 fois la France), la Russie est le plus vaste état du monde avec une population d’environ 146 M d’habitants (principalement répartis dans les grandes villes de la partie européenne du pays). La Russie avec un PIB de 1861 milliards de dollars 2014) avec une contraction de 3,7% en 2015 et en 2016, en baisse malgré ses potentialités s’étant établi selon le FMI à 1283 milliards de dollars.
-Les réserves de change de la Russie ont atteint un maximum historique au début d’août 2008 avec 598 milliards de dollars. Lors de la crise des « supprimes », à la mi-mars 2009, les réserves ont reculé à 376 milliards de dollars et étaient de 368,3 milliards de dollars en 2014, 320 en 2015 et à 395 milliards de dollars fin 2016 avec la légère remontée des cours du pétrole.
- Le taux de change est passé de 72,5 roubles un dollar en 2015, à 60,06 en 2015 et à 62,06 fin 2016 et le 09 octobre 2017à 58,36 roubles.
-La Russie dispose d’importantes ressources. Elle dispose de ressources d’hydrocarbures considérables première réserve mondiale de gaz traditionnel environ 45.000 milliards de mètres cubes gazeux et est le 3ème producteur mondial de pétrole produisant environ 11 millions de barils/jour moyenne 2016. Elle possède d’autres richesses : charbon, or, nickel & cobalt, diamant, bois…).
-La situation de tensions budgétaires a amené le Conseil de sécurité de la Fédération de Russie à amender les priorités stratégiques, approuvées par le président Vladimir Poutine le 31 décembre 2015, parmi lesquelles figurait en tête des menaces l’OTAN, et l’organisation atlantiste de défense, en élevant, notamment, le « déséquilibre du système budgétaire national » au rang de menace potentielle, tout comme « la vulnérabilité du système financier national ». Pour le premier ministre, Dmitri Medvedev : « si les prix du pétrole continuent à baisser, il faut s’attendre au pire des scénarios, la fin de la rente».
2.-Coopération Algérie/Russie : des échanges déséquilibrés
-Il est utile d’analyser la ventilation des échanges de l‘Algérie avec le reste du monde pour l’année 2016 et les quatre premiers mois de 2017. Les statistiques officielles montrent clairement que l’essentiel des échanges extérieurs de l’Algérie reste toujours polarisé sur ses partenaires traditionnels. Les pays de L’OCDE occupent 60,94% des importations et 79,59% des exportations. Les pays de l’Union Européenne sont les principaux partenaires de l’Algérie, avec les proportions respectives de 47,47% des importations et de 57,95% des exportations. Pour les quatre premiers mois 2017 le niveau des exportations de l’Algérie en direction de la Russie n’auront atteint que trois petits millions de dollars, contre 44 millions de dollars d’importations hors armement.
-Le volume des échanges commerciaux entre l’Algérie et la Russie avait atteint, 175 millions de dollars en 2002, 364 millions de dollars en 2005, dont 362 millions de dollars représentent uniquement les exportations russes vers l’Algérie. Les exportations algériennes vers la Russie ne représentaient, quant à elles, que le montant de 2 millions de dollars (une centaine de tonnes de dattes et quelques produits industriels).
- Pour 2014, les échanges commerciaux entre l’Algérie et la Russie, hors armement, avaient atteint 530 millions de dollars.
- Nous assistons à une progression timide puisque le volume des échanges commerciaux bilatéraux avait atteint 885 millions de dollars en 2015.
-Pour 2016 selon les statistiques officielles citées par l'APS, nous avons une hausse de 65,3%, environ deux (2) milliards de dollars, dont 1,4 milliard de dollars pour l’armement. Selon Alexey Shatilov, représentant commercial de la Fédération de Russie dans une interview donnée à la presse algérienne le 27 octobre 2016: globalement, les échanges se situent entre deux et trois milliards de dollars, dont 600 à 800 millions (de dollars) pour les domaines « civil. Actuellement les 2/3 des échanges entre les deux pays sont constitués par l’armement » (fin de la citation
-Pour 2017, selon les officiels russes, indiquant que les échanges commerciaux entre les deux pays ont doublé, par rapport à 2015, atteignant les 4 milliards de dollars, il s’agit d’intensifier la coopération car l’Algérie est « un partenaire stratégique pour la Fédération de Russie ».
- Lors de différentes commissions mixtes algéro-russe, il a été souligné les convergences surtout politiques et l'effort de la Russie et de l'Algérie pour stabiliser le cours du pétrole et un appel a été lancé pour un élargissement de la coopération fondé sur un partenariat gagnant/gagnant entre les deux pays
3.-Conclusion
Les lois économiques sont insensibles aux slogans politiques. La Russie et l’Algérie sont confrontées à des tensions budgétaires avec un cours des hydrocarbures relativement bas. On n’est encore au stade des intentions. Les importations militaires sont importantes, les russes pour équilibrer la balance commerciale devant contribuer à asseoir en Algérie une industrie militaire dans le cadre de la substitution d'importation. Les échanges entre la Russie et l'Algérie sont dérisoires par rapport aux importations/ exportations tant russe qu'algérien. Les transactions commerciales entre l'Algérie et la Russie qui, selon la Banque d'Algérie, devraient s'effectuer en rouble permettront-elles de dynamiser les échanges ? Et qu'offrent les entreprises algériennes publiques et privées en contrepartie à la Russie surtout que l'Algérie où 97/98% des exportations directement et indirectement (50% hors hydrocarbures provenant des dérivées d'hydrocarbures), connait actuellement des tensions budgétaires. En bref, le déséquilibre commercial est en défaveur de l'Algérie. Mais pour la Russie, il ne faut donc attendre un flux important d'argent frais du fait de sa difficulté financière mais éventuellement l'apport en termes de transfert technologique et managérial.