C'est un poste qui aura fait couler beaucoup d'encre et de salive. La classe politique et les médias se sont faits embarqués sur une fausse piste de l'institution d'un poste de vice-président. Abdelmalek Sellal, ancien Premier ministre et actuel directeur de campagne de Bouteflika vient de démentir formellement l'existence d'un tel projet dans la prochaine révision de la constitution. C'est comme cela que l'Algérie officielle fonctionne. Par l'intrigue et les effets d'annonce.
Ce poste de vice-président était motivé nous disait-on par la maladie du président. Son ex futur titulaire devait ainsi assumer les charges présidentielles de Bouteflika qui n'aurait plus les capacités physiques et mentales d'exercer son futur quatrième mandat. Sur papier, çà a l'air d'une bonne musique. Et çà a suffit pour faire danser pendant des mois les acteurs politiques et les médias. Sauf que, c'est une fausse piste, au plutôt une fausse note destiner à faire chanter certains prétendant à ce poste de vice-roi devant servir de rampe de lancement pour un candidat du régime pour de vrai.
"Ce poste ne figure pas dans le projet de révision de la constitution que j'ai remis au président". Abdelmalek Sellal a fini par cracher le morceau, au grand dam de ceux qui se frottaient les mains. Mais à bien y réfléchir, a quoi servirait-il de créer le poste de vice président qui n'a aucun légitimité des urnes pour assumer les charges suprêmes, quant un Premier ministre peut aisément assurer l'intendance du pays ?
Un poste inutile
Aussi, pourquoi le président jugerait -il utile de se mettre un adjoint pour parer a une éventuelle vacance de la présidence puisque la constitution prévoit déjà ce cas de figure ? En l'occurrence, si Bouteflika est réélu au soir du 17 avril et que sa santé, venait a se dégrader quelques mois plus tard, une élection présidentielle anticipée est directement convoquée conformément à la constitution. Et l'Algérie n'aurait rien inventé en la matière. On ne voit vraiment pas alors l'utilité d'un vice président qui n'aura pas été élu avec le "ticket Bouteflika". A moins que ce vrai faux poste n'ait juste servi d'appât pour attirer certains acteurs politiques pas très complices voire même en rupture de ban avec Bouteflika. Le candidat et son entourage a peut être voulu s'éviter leurs nuisances dans l'ombre en leur miroitant ce "cadeau".
Une fronde pour Ouyahia et Belkhadem ?
On peut légitimement penser au duo Ouyahia-Belkhadem revenu dernièrement dans le giron de Bouteflika avec des postes de ministres d’État. Tous les deux sont de fins manœuvriers. Tous les deux avaient été limogés de leurs postes officiels et de leurs responsabilités à la tête de leurs partis.
Leurs retours incroyables dans les bonnes grâces du candidat-président semblent avoir rassuré le clan du président. D'où peut être cette révélation soudaine de Sellal sur l'inexistence du poste de vice-président. Autrement dit, Bouteflika aura joué et gagné son coup par contre-pied. Ouyahia et Belkhadem ont juste effectué leur retour dans les rangs. Le reste n'est une blague qui aura, il faut le dire, abondamment amusé la galerie politique et médiatique.