L’objet de cette présente contribution est d’analyser la structure des échanges extérieurs de l’Algérie de 2013 à novembre 2016. Le risque comme je l’ai analysé dans maintes contribution est de se retrouver au vu des dernières statistiques officielles, incluant pas seulement les biens mais les services et les transferts légaux de capitaux, avec un déficit de la balance des paiements de 30 milliards de dollars fin 2016 et donc un puisement dans les réserves de change.
1- Situation de la balance commerciale en 2014 et 2015
Les résultats globaux obtenus en matière des réalisations des échanges extérieurs de l’Algérie pour la période de l’année 2014 font ressortir un excédent de la balance commerciale de 4,63 milliards de dollars US, soit une diminution de 53,49% par rapport à celui enregistré durant l’année 2013. Cette tendance s’explique simultanément par une hausse des importations et une baisse des exportations. En termes de couverture des importations par les exportations, les résultats en question, dégagent un taux de 108% en 2014 contre 118% enregistré en 2013.Concernant la structure des exportations hors hydrocarbures, elles sont toujours marginales toujours dominées par les dérivées d’hydrocarbures, et les déchets ferreux et semi-ferreux, excepté le sucre pour un montant de 2,582 milliards de dollars. Nous avons -alimentation 0,62% ; -énergie et lubrifiants 94,54% -produits bruts 0,28% - demi-produits 4,48% -biens d’équipement industriels 0, 05% -biens de consommation non alimentaires 0,03% . Les dérivées d’hydrocarbures dont les huiles représentent 988 millions de dollars soit 36,35, ammoniac 568 millions de dollars soit 21,29%, engrais 292 millions de dollars soit 11,33% et hydrogène/ gazeux 47 millions de dollars soit 1,82% ayant un total de 71,79%. Pour la situation de la balance commerciale en 2015, nous avons une récession de 39,91% par rapport à 2014. Les résultats globaux obtenus en matière des réalisations des échanges extérieurs de l’Algérie pour la période de l’année 2015 font ressortir un déficit de la balance commerciale de 13,71 milliards de dollars contre un excédent de 4,31 milliards de dollars durant l’année 2014. En termes de couverture des importations par les exportations, nous avons un taux de 73% en 2015 contre 107% enregistré en 2014. La structure se présente ainsi : alimentation 0,62% -énergie et lubrifiants 94,54% -produits bruts 0,28% - demi-produits 4,48% -biens d’équipement industriels 0, 05% -biens de consommation non alimentaires 0,03% . Pour les exportations hors hydrocarbures, elles sont marginales toujours dominées par les dérivées d’hydrocarbures, et les déchets ferreux et semi-ferreux, excepté le sucre. Les huiles représentent 588 millions de dollars soit 37,34%, l’ammoniac 502 millions de dollars soit 24,35%, les engrais 439 millions de dollars soit 21,27%, hydrogène gazeux, 25 millions soit 1,21%, soit un total de 84,17%.
2.-Situation de la balance commerciale janvier/novembre 2016
Le déficit commercial de l'Algérie a atteint 17,2 milliards de dollars (mds usd) sur les onze premiers mois de 2016, contre un déficit de 15,39 mds usd à la même période de 2015, soit une hausse du déficit de 11,76% selon les statistiques officielles des Douanes. Les exportations se sont établies à 25,58 mds usd durant les onze premiers mois 2016 contre 32,06 mds usd sur la même période de 2015, soit un recul de 6,48 mds usd (-20,22%). Les exportations des hydrocarbures, qui ont représenté 93,97% du total des exportations, avec un montant de 24,03 mds usd contre 30,3 mds usd à la même période de 2015, en baisse de 6,26 mds usd (-20,66%). Quant aux exportations hors hydrocarbures (6,03% du montant global des exportations), elles ont diminué à 1,54 milliard usd contre 1,76 milliard usd (-12,7%), mais étant composées des demi-produits avec 1,12 md usd (contre 1,42 md usd), des biens alimentaires avec 281 millions usd (contre 220 millions usd), des produits bruts avec 75 millions usd (contre 97 millions usd), des biens d'équipements industriels avec 48 millions usd (contre 18 millions usd) et des biens de consommation non alimentaires avec 15 millions usd (contre 11 millions usd)., Les importations, en valeur se sont établi à 42,78 mds usd contre 47,45 mds usd durant la même période de l'année écoulée, soit une baisse de 4,67 mds usd (-9,85%). Sur les 42,78 mds usd d'importations enregistrées, un montant de 25,3 mds usd a été payé par cash (59,2% des importations), par les lignes de crédit à hauteur de 37,08% pour un montant de 15,86 mds usd (baisse de 11,2%), et par les comptes en devises propres à hauteur de 3 millions usd (baisse de 82,3%). Le reste des importations a été financé par le recours à d'autres moyens de paiements à hauteur de 1,56 md usd (en hausse de près de 3%). Les exportations ont assuré la couverture des importations à hauteur de 60% durant les 11 premiers mois de 2016 contre 68% à la même période de l'année écoulée. Les cinq premiers clients de l'Algérie, au cours des onze premiers mois 2016, ont été l'Italie avec 4,41 mds usd (17,24% des exportations globales algériennes durant cette période), suivie de l'Espagne avec 3,24 mds usd (12,67%), de la France avec 2,95 mds usd (11,53%), des Etats-Unis avec 2,79 mds usd (10,9%) et du Canada avec 1,25 milliard usd (4,91%). Quant aux principaux fournisseurs de l'Algérie, la Chine est restée en tête avec 7,7 mds usd (18,01% des importations globales algériennes entre janvier et novembre), suivie de la France avec 4,37 mds usd (10,22%), de l'Italie avec 4,26 mds usd (9,96%), de l'Espagne avec 3,29 mds usd (7,71%) et de l'Allemagne avec 2,7 mds usd (6,34%).
3.-Aller vers des réformes structurelles
En référence aux moyennes mensuelles internationales boursières , moyennes des cotations quotidiennes du Brent daté en clôture à Londres., les moyennes annuelles étant les moyennes des moyennes mensuelles, nous avons eu 79,44 dollars le baril en 2010, 111,22 dollars en 2011, 111,66 en 2012, 108,68 dollars en 2013, 99,02 dollars en 2014, 52,35 dollars en 2015 et 42,65 dollars en 2016, le FMI prévoyant une fourchette de 50/55 dollars en 2017, sous réserve du respect des décisions récentes des pays OPPEP et non OPEP, surtout de la Russie, ces derniers représentant 67% de la production commercialisée mondiale. La structure positive ou négative balance des paiements seul document valable, incluant le les importations de services ce qu’omet la balance commerciale, dépendra encore pour de longues année du cours des hydrocarbures ne devant plus vivre sur l’illusion de la mentalité rentière. C’est fini un cours de 80/90/100 dollars devant éviter de raisonner sur le modèle énergétique linéaire du passé., devant assister à d’importantes mutations énergétiques mondiales entre 2020/2030 reposant sur un MIX énergétique. L’Algérie a fonctionné selon le FMI entre 2010/2015 entre le budget de fonctionnement et d’équipement environ 115/120 dollars et en 2016 entre 86/88 dollars. L’important déficit annoncé devant toujours distinguer la dépense en dinars et la dépense en devises, aura un impact sur le niveau futur des réserves de change. On ne peut compresser les importations à l’infini quitte à paralyser tout le secteur économique et aller vers une spirale inflationniste à deux chiffres avec des incidences politiques et sociales. C’est que 83% du tissu économique en 2016 est constitué de petits commerce/services. Le secteur industriel représente moins de 5% du produit intérieur brut et sur ces 5% plus de 95% sont des PMI/PME peu innovantes. Environ 70% des besoins biens finis et semi finis des ménages et des entreprises publiques et privées dont le taux d’intégration ne dépasse pas 15/20% provient de l’extérieur. Or, une rencontre a eu lieu en décembre 2016 Algérie/Afrique ayant pour but d’encourager les exportations hors hydrocarbures en Afrique Or, dans la structure des exportations algériennes, les hydrocarbures continuent à représenter l’essentiel des ventes à l’étranger. La question posée est la suivante : quels produits exportera l’Algérie ? Il a été déclaré que bon nombre d’accords ont été signés :l’opinion publique est en droit de savoir le montant projet par projet et les retombées en balance devises et technologiques sur l’Algérie. ( voir notre interview AFP 16/12/2016 décembre 2016). La dynamisation des sections hors rente exportatrices 2017/2020, dans le cadre des valeurs internationales, (coût/qualité), tenant compte de la forte concurrence internationale, dépendra des réformes structurelles qui tardent à venir. Or, cela conditionne des entreprises publiques et privées innovantes reposant sur la recherche/ développement et les nouvelles technologies, pour être compétitives. Je recommande au gouvernement et à certains médias d'éviter les émotions de voir l'ennemi extérieur partout alors que le mal et la guérison sont en nous et dépendent de nous et analyser objectivement la structure économique actuelle et ses perspectives, de l'économie algérienne, si l'on avoir une économie diversifiée en termes de cout/qualité face à la concurrence internationale qui sera de plus en plus rude, devant éviter les discours qui ne portent plus.
4.- Risque d’épuisement des réserves de change et retour au FMI horizon 2019/2020.
Comme je l’annonçais dans plusieurs contributions nationales et internationales , devant toujours distinguer dans la dépense, la partie devises et la partie dinars, au vu des données des 11 premiers mois 2016, ou avec les dérivées plus de 97/98% des exportations proviennent des hydrocarbures, le déficit de la balance commerciale risque de s’orienter vers 20 milliards de dollars. Mais l’on doit inclure les services, en référence à la balance des paiements, seuls document financier significatif, qui ont varié entre 10/12 milliards de dollars entre 2010/2015 et inclure également les transferts légaux de capitaux variant entre 4/6 milliards de dollars/an, le déficit global, malgré toutes les restrictions à l’importation qui ont contribué au processus inflationniste, tournera fin 2016 autour de 30 milliards de dollars. L’Algérie n’a pas d’autres choix : ou continuer dans la voie actuelle et aller directement vers le FMI horizon 2019/2020 avec des incidences politiques, socio-économiques et géostratégiques au niveau de la région, ou faire les réformes structurelles, devant profiter de cette aisance financière relative de court terme (entre 112/115 milliards de dollars de réserves de change fin 2016), pour amortir les chocs sociaux, impliquant une moralité sans faille de ceux qui dirigent la Cité et un langage de vérité fondé sur un dialogue productif. Elle en a les potentialités. Loin des discours euphoriques déconnectées des réalités, l’Algérie a besoin d’un discours de vérité et surtout d’actions concrètes pour surmonter la crise multidimensionnelle actuelle, en mobilisant tous ses enfants sans exclusive [email protected]
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