Un vent de révolte souffle en Turquie depuis vendredi lorsque des dizaines de milliers de personnes ont convergé toute la journée au fil des assauts brutaux contre les occupants d'un parc devant être sacrifié au nom d’une politique de rénovation et de modernisation effrénée.
Dès vendredi après-midi et toute la journée, tout le centre ville n’était qu’un nuage de gaz lacrymogène. En début de soirée, les hélicoptères sont à leur tour entrés dans la danse, bombardant la foule qui ne quittait plus la grande avenue piétonne Istiklal. Des dizaines de milliers de personnes face à la police autour de la place Taksim jusque très tard dans la nuit. Du jamais vu, même si cette place a une tradition de rassemblements violents, comme au 1er mai.
Les « Indignés d’Istanbul », révoltés par l’arrachage des arbres de Taksim et une brutalité policière injustifiée, ont été suivis, grâce aux réseaux sociaux, par des foules importantes également dans plusieurs villes du pays comme Ankara, Izmir, Adana, Bodrum ou Kas. Comme si une partie de la population avait profité de cet événement, attisé par une brutale répression, pour manifester un mécontentement beaucoup plus profond contre le pouvoir de plus en plus autoritaire de Recep Tayyip Erdogan.
Ce samedi matin la police turque a fait usage samedi matin de gaz lacrymogènes aux abords de la place Taksim, dans le centre d'Istanbul, pour disperser plusieurs centaines de manifestants au deuxième jours de violentes manifestations contre le gouvernement turc. Après un long face-à-face avec des manifestants qui tenaient une barricade dans l'avenue Istiqlal, une artère piétonne et commerçante qui mène à la place Taksim, les forces de l'ordre ont tiré une salve de grenades lacrymogènes pour disperser la foule.
D'autres incidents ont été signalés un peu plus tôt dans la matinée dans le quartier de Besiktas, lorsqu'un groupe de manifestants venus du la rive anatolienne de la mégapole turque a traversé un pont sur le barrage et a été dispersé par la police, ont rapporté les médias turcs.
Ce mouvement de protestation, l'un des plus importants dirigés contre le pouvoir islamo-conservateur depuis son entrée en fonction en 2002, a fait plusieurs dizaines dizaines de blessés.