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Une haute instance de campagne électorale pour se substituer à l’absence de Bouteflika

02-03-2014 12:35  Khidr Ali

Après avoir rendu public sa déclaration de patrimoine, le président Bouteflika déposera lundi au Conseil constitutionnel son dossier. La loi ne l’oblige pas expressément à accomplir personnellement cette formalité, même si moralement, il doit s’y coller.

Mais avec son incapacité à se déplacer, comme l’avait confirmé, malgré lui, Amara Benyounés, en avouant que « le président ne va pas gérer avec ses pieds », c’est probablement un de ses représentants qui se rendra à Ben Aknoun pour les besoins de la cause. Probablement l’inoxydable Boualem Bessayeh, qui connait bien la maison pour l’avoir dirigé pendant plus de cinq ans.

On le retrouve dans cette instance appelée « haut comité pour la candidature de Bouteflika » Cette structure purement consultative sera composée des poids lourds du régime. Outre Bensalah, Saâdani, Ghoul et Benyounés, les chefs des quatre partis présidentiels, on y retrouve également deux poids lourds qui marquent ainsi leur comeback. Ahmed Ouyahia et Abdelaziz Belkhadem, tous deux anciens chefs du Gouvernements.

Si pour Belkhadem, sa présence dans cette instance relève de l’ordre normal des choses, en ce sens qu’il a toujours été un fidèle d’entre les fidèles de Bouteflika, ce ne saurait être le cas pour Ouyahia dont la présence dans cette équipe fait quelque peu désordre. Pour ceux qui auraient la mémoire courte, Ahmed Ouyahia, encore Premier ministre avait déclaré qu’une candidature de Bouteflika pour un quatrième mandat n’était pas « dans l’intérêt de l’Algérie». C’était au plus fort des « printemps arabes », dont le passage menaçait alors l’Algérie.

Il y a quelque part une incohérence, dans la démarche de l’ex chef du Gouvernement. A moins qu’il se soit repenti, entre temps. Puis de toutes les manières, l’homme des « sales besognes » a toujours assumé volontiers le statut de « soldat discipliné » du système. Certains analystes voient même dans son repêchage le signe avant-coureur de sa prochaine consécration comme vice président, après la révision constitutionnelle, un des futurs chantiers de Bouteflika, juste après sa réélection.

Les grosses pointures qui composent ce « Haut Comité » dont fera partie également Larbi Ould Khélifa, vont animer les grands meetings au nom du président Bouteflika, qui ne pourra faire les déplacements. Ceux qui ont pensé à battre le rappel de ces personnalités croient ainsi compenser le déficit de légitimité d’une campagne hors normes d’un candidat absent. Ce Comité, qui sera aussi une sorte de boite à idées ou encore de brainstorming pour les besoins de la campagne aura à travailler avec Abdelmalek Sellal , le directeur de campagne, au sens classique du terme.

Dans cette direction, un autre revenant Abdelkader Ouali, ex secrétaire général du ministère de l’Intérieur, débarqué lors du dernier remaniement ministériel, sera l'adjoint direct de Sellal. L’homme est crédité d’une grande expertise en plus d’avoir un bon feeling avec les walis qui seront en première ligne dans cette campagne. L’entourage de Bouteflika, visiblement conscient de l’incongruité de la situation, veut faire dans l’originalité et la démesure pour faire diversion par rapport à l’invisibilité du candidat.



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