Une étudiante britannique de 26 ans est accusée d'avoir caché 20.000 euros dans ses sous-vêtements pour soutenir des terroristes combattants en Syrie, relate le Daily Mail. La jeune femme a été présentée devant le juge en compagnie de sa complice âgée de 27 ans. Elle sont toutes deux inculpées pour terrorisme dans le dossier syrien.
Nawal Msaad et Amal Elwahabi sont les deux premières femmes britanniques poursuivies pour terrorisme dans le conflit syrien. Le tribunal a entendu les deux jeunes femmes après que Nawal Msaad eut été arrêtée à l'aéroport d'Heathrow jeudi. Elle s'apprêtait à embarquer pour Istanbul avec, cachés dans la culotte, 20.000 euros emballés dans du cellophane.
Ami jihadiste
Quelques heures après cette curieuse découverte, la police arrêtait également son amie Amal Elwahabi, mère de deux enfants de 5 ans et 7 mois, qu'ils croient être sa complice dans l'opération qui devait amener des femmes à acheminer de l'argent en Syrie afin de financer des opérations terroristes.
Effondrées à leur arrivée devant le juge vendredi, les deux jeunes femmes se sont longuement serrées dans les bras l'une de l'autre avant de comparaître. Elles n'ont donné que leurs noms, dates de naissance et adresses et n'ont pas contesté les faits. Elles auraient voulu aider un ami jihadiste britannique parti au combat.
Phénomène
Les deux accusées d'origine marocaine ne sont que la face officielle d'un réseau qui se sert de femmes ou de jeunes gens pour faire parvenir en toute discrétion de l'argent aux jihadistes en Syrie. Scotland Yard vise de nombreuses personnes dans son enquête, y compris des adolescents. Pas moins de 17 jeunes suspects auraient déjà été interceptés dans les aéroports du Royaume-Uni alors qu'ils tentaient de rejoindre la Syrie par des pays frontaliers. Tous sont visés par des inculpations pour terrorisme.
Le pays craint qu'à leur retour, les individus qui auront approché les combattants radicaux ne se retournent contre le Royaume-Uni et ne se livrent à des actes terroristes sur le territoire. Un effet pervers "inévitable" de leur collaboration avec Al-Qaïda, craint la cellule anti-terroriste. Mais c'est le jeune âge des suspects enrôlés dans les filières qui frappe le plus les enquêteurs. Plusieurs adolescentes ont été démasquées par les autorités britanniques. Mais vu leur jeune âge, elles ont toujours été relâchées après à peine quelques heures d'interrogatoire.
Réseaux sociaux
Les jeunes s'encourageraient entre eux à partir au combat via les réseaux sociaux où certains d'entre eux qualifient la guerre civile syrienne de "Jihad 5 étoiles" grâce à la "nature relaxante" du pays de Bachar Al-Assad. Les mêmes souteneurs s'indignent sur Twitter des parents qui tentent de retenir leur enfant de partir faire la guerre sainte.
Et si certains quittent le pays avec des idées plus nobles, comme d'apporter un soutien médical ou humanitaire aux civils et blessés, ils seraient rapidement endoctrinés et radicalisés une fois sur place, rapportent encore les enquêteurs britanniques qui ont analysé les motifs de leurs citoyens actifs sur le terrain. (Agences)