Sitôt dit par le président François Hollande sitôt confirmé par les responsables de la firme du lion. Le constructeur français Peugeot compte lancer un «projet industriel » en Algérie, un peu comme celui d’Oued Tlilet (Oran) de son frère ennemi Renault. En valeur absolue, il est évidemment réjouissant de savoir que de grandes compagnies mondiales veuillent s’installer en Algérie où il n’est pourtant pas facile de tenter l’aventure de l’investissement.
Mais ce projet annoncé par Peugeot via une source «anonyme» vaille t-il vraiment la peine qu’on s’y attarde ? Par sûr quand on voit le «format» de ce projet qui ressemble en tous points de vue à celui de Renault. Autrement dit, une petite unité de montage de véhicules bas de gamme dont les différents composants sont fabriqués en France et en Roumanie ! Tel que ce projet de Peugeot est annoncé, ça sent trop fort l’odeur d’une vente concomitante.
En effet, le fait que ce soit annoncé par le président Hollande lui-même et à Alger, dénote de son usage politicien. Cette annonce vient d’être confirmée par un porte-parole du groupe PSA qui a déclaré que «l’optimisation d’un projet industriel dans le pays est à l’étude».
Faire comme Renault…
Sans doute que PSA a «combiné» l’affaire avec l’Élysée au nom des intérêts supérieurs de la France. Après Renault, c’est le tour de Peugeot de prendre sa part du «gâteau» en Algérie. L’on s’achemine donc vers la fabrication «in vitro» d’une Symbol version… Peugeot. Ainis les deux constructeurs français seront quittes. Ce qui est encore plus marrant dans cette affaire, est que l’on apprend que la marque du Lion a officialisé aujourd’hui vendredi l’ouverture prochaine d’une usine au Maroc. En clair, la future usine ( ?) d’Algérie de Peugeot est destinée à «calmer» les algériens quand ils apprendront qu’une autre méga usine de fabrication de voitures comme celle de Renault à Tanger, sera lancée pour fabriquer des Peugeot destinés à l’exportation.
C’est exactement le même scénario, réécrit à la virgule prés, de l’usine Renault que le gouvernement français s’apprête à jouer au gouvernement algérien qui se suffit déjà de l’effet d’annonce.
Du sérieux au Maroc, du toc en Algérie
Le journal Les Échos précise que l’usine Peugeot au Maroc aurait une production estimée entre 75 000 et 100 000 véhicules par an, et viserait les marchés du Maghreb et du Moyen-Orient, où le constructeur veut regagner le terrain perdu. C’est à peu prés le même objectif assigné à Renault Tanger au Maroc, tandis que le gouvernement algérien s’est engagé a acheté les Symbol en mévente… ! Les futures Peugeot d’Algérie seront donc destinées aux seuls algériens.
Quel est donc l’intérêt économique pour d’une telle petite usine dont le retour sur investissement est presque nul comme Renault Algérie ? Si le gouvernement ambitionne réellement de diversifier son économie, il est pour le moins mal inspiré de donner son accord pour des projets où il ne gagne strictement rien sinon une fausse publicité sur une prétendue firme mondiale qui s’installe chez nous. A vrai dire c’est du gagnant pour la France et du perdant pour l’Algérie. Après avoir fait son «beurre» en Algérie depuis une décennie sans même payer l’IBS, on voit mal comment Peugeot pourra-t-il accepter d’injecter son argent dans un vrai projet d’investissement.