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Un nouveau report dans le lancement de la technologie 3G qui pose bien des interrogations

29-11-2013 21:20  Mourad Arbani

Le feuilleton de la 3G est entrain de tourner au vaudeville qui couvre de ridicule l’Algérie. Combien de fois le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Moussa Benhamadi, avait annoncé l’imminence la mise en place de cette technologie que même la Mauritanie et le Soudan possèdent (avec tout le respect que nous leur devons) avant de se rétracter.

C’est même devenu un sujet de dérision chez les jeunes qui sont naturellement plus portés sur les nouvelles technologie de la communication. Il y a environ deux semaines, décision a enfin était prise en haut lieu pour que le 1er décembre 2013 soit la date de lancement officielle de cette sacrée 3G, au niveau de trois wilayas, à savoir Alger, Constantine et Ouargla.

Fort de cette promesse, et après avoir répondu aux conditions posées dans le cahier des charges, les trois opérateurs, (Mobilis, Nedjma-Ooredoo et Djezzy) ont lancé à grands renforts de publicité des campagnes de publicité pour présenter leurs offres aux abonnées algériens tout en faisant procéder à l’installation de nouveaux équipements techniques compatibles avec cette nouvelle technologie.

L’objectif pour les trois opérateurs est d’être fin prêts le jour « j », c'est-à-dire le 1er décembre. Mais ne voilà t-il pas que jeudi, à la surprise, des trois opérateurs et des algériens en général, Mme Derdouri, la ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication annoncer encore un autre report. Ce sera pour fin décembre. Rendez-vous donc pris pour mardi 31/12.

Cette promesse n’engage que les pouvoirs publics, car les algériens et les opérateurs, eux, n’y croient plus. Mais ce nouveau report mérite qu’on s’y attarde, car cela ressemble à une plaisanterie de mauvais goût. Selon Mme Derdouri "La téléphonie mobile 3G+ ne pourra être lancée qu'une fois le décret exécutif d'octroi de la licence signé et notifié aux trois opérateurs (Mobilis, Ooredoo (ex-Nedjma), et Djezzy)" A supposer que cette argument soit la vraie cause, est-il raisonnablement pensable qu’une banale notification puisse nécessiter autant de temps ?

Cette notification de la licence définitive "n'excédera pas la fin de la semaine prochaine", assure la ministre. Mais ce ne sera pas pour autant fini. "Lorsque la licence définitive sera notifiée, l'Autorité de régulation de la Poste et des télécommunications (ARPT) demandera aux trois opérateurs de soumettre, dans les plus brefs délais, les offres qu'ils comptent mettre sur le marché", a-t-elle expliqué. Et là on n’est plus dans le ridicule, mais carrément dans le surréalisme, car depuis plusieurs semaines, les trois opérateurs, engagés dans une course de séduction des abonnés algériens n’ont fait que présenter leurs offres. Seront-ils contrains de recommencer à zéro, une fois les notifications faites ?

En tous cas Mme Derdouri, que visiblement les contradictions n’étouffent pas, le dit mordicus ! Les abonnés aussi en seront pour leurs comptes (au propres comme au figuré). Pour la bonne raison qu’ils seront obligés d’acheter une autre puce. Tant mieux pour le fournisseur étranger qui va décrocher le marché ; il se chiffre en millions d’Euros. L’Algérie a de l’argent à dépenser. Et pourtant, les trois opérateurs, ont tous expliqué qu’il était possible, techniquement, pour les abonnés de basculer de la 2G à la 3G en gardant la même puce. Pourquoi les autorités en ont décidé autrement ?

Le patron de l’Autorité de régulation, Mohamed Toufik Bessai, avance des arguments juridiques qui sonnent comme des alibis renvoyant à des considérations occultes" L’ARPT a décidé de dédier une numérotation spéciale à la 3G+, conformément au cadre juridique algérien en vigueur, qui prescrit qu’il ne peut y avoir qu’une licence par segment ou technologie. Il n’y aura, donc, pas de numérotation 2G-3G commune", a-t-il fait valoir. Concernant la commercialisation de la 3G+, il a expliqué que l’opérateur aura deux choix: proposer une nouvelle puce 3G+ avec un nouveau numéro, ou échanger la puce 2G avec une nouvelle puce qui fonctionne aussi bien avec l’ancien numéro 2G qu’avec le nouveau numéro 3G.

c’est-à-dire qu’il y aura deux numéros différents dans une même puce. "Dans tous les cas, il faut avoir un autre abonnement pour bénéficier de la 3G+", a-t-il tranché. C’est le cadeau de fin d’année pour les algériens qui veulent accéder au confort de la 3G : acheter une nouvelle puce et se « farcir » des heures d’attente devant les bureaux des opérateurs pour y déposer de nouveaux contrats. Mais au fond, est-ce que toutes ces tergiversations, qui donnent une piètre image du pays, ne trahissent pas une peur panique de certains qui veulent plomber l’évolution technologique de la société ?



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